dimanche 24 août 2008

Roswell

Roswell

Un vaisseau extraterrestre se serait écrasé au Nouveau-Mexique.

Un vaisseau extraterrestre se serait écrasé au Nouveau-Mexique, au début du mois juillet 1947. À première vue, nous pourrions croire à un canular, mais l'agitation que cet incident a causé dans le cercle scientifique, gouvernemental et juridique nous pousse à nous intéresser de plus près à cette affaire.

Rowell : ...

Le fait est qu'avant l'incident de Roswell, de nombreuses observations d'OVNI avaient été déclarées par des pilotes d'avions et de nombreux civils au sol. Les observations avaient commencé le 25 juin 1947.

Roswell : premiers incidents

Le 2 juillet 1947 heures locales, à environ 10h, le quincaillier Dan Willmot et sa femme virent soudainement un grand objet brillant traverser le ciel du sud-est vers le nord-ouest avant de disparaître... Mais M. Wilmot et sa femme préférèrent se taire de peur de passer pour fous.

Lydia Steppy, chargé du téléscripteur à la station radio KOAT d'Albuquerque (Nouveau-Mexique), reçoit un appel le 7 juillet 1947 vers 16h. C'est le sujet de cet appel qui déclenchera les jours suivants, une forte agitation à travers le monde. De l'autre coté du téléphone, M. McBoyle, propriétaire de la station KSWS, également dans le Nouveau-Mexique. Il appelle souvent à la radio KOAT afin de diffuser des informations par le téléscripteur car n'en possédant pas. L'appel est surprenant. M. McBoyle demande à Lydia Steppy de s'accrocher, car il annonce d'une voix excitée qu'un OVNI s'est écrasé dans les environs de Roswell. Il affirme s'y être rendu et avoir vu l'OVNI. Selon ses dires, l'engin ressemblerait à une soucoupe. Il mentionne aussi qu'un fermier a pris possession de l'engin et que l'armée devrait bientôt arriver pour l'embarquer. Il lui ordonne aussi de diffuser cette information sur le téléscripteur. À peine Lydia Steppy a-t-elle commencé à écrire que le téléscripteur s'arrête, fait très inhabituel. Elle tente aussitôt d'en avertir McBoyle mais celui-ci semble anxieux, il lui dit qu'il la reprend sur la ligne plus tard mais la ligne est coupée. Le téléscripteur se remet alors en marche, mais cette fois pour envoyer un message : "Ne transmettez rien ". Par la suite McBoyle rappellera L. Steppy en lui disant de tout oublier, bien qu'il lui confirmera ses dire plus tard, cette fois en privé.

Lydia Steppy fit part de cet incident à son patron, M. Tucker. Il semblait intrigué et avait peur que l'on ferme sa station. De plus, il n'avait aucun moyen de vérifier que l'incident avait eu lieu. M. Tucker interrogea de nombreuses personnes qui lui dirent que l'objet était tombé à l'ouest de Soccoro et pas à Roswell et que le shérif s'était rendu sur place et avait trouvé une soucoupe très abîmée...

Communiqués de l'armée

Le 8 juillet, lendemain même de l'incident du téléscripteur, le lieutenant Walter Haut, officier responsable de l'information du public à la base aérienne de Roswell, remettait à la presse un communiqué sans avoir obtenu d'autorisation du commandant de la base. Ce communiqué confirmait les nombreuses rumeurs concernant le disque volant qui s'était écrasé :

- Un objet s'est écrasé sur les terres d'un fermier de Roswell.
- Le fermier a transporté l'objet dans son hangar et a prévenu le shérif.
- Le fait que l'objet avait été récupéré par l'armée avec la coopération du fermier et du shérif de comté de Chaves.
- L'OVNI a été remis au quartier général de l'échelon supérieur.

De nombreux journaux mondiaux publièrent le jour même ou le lendemain un article sur cet incident. L'article du Daily record titrait : "La force aérienne capture une soucoupe volante dans la région de Roswell. Aucun détail révélé sur les disques volants" et relatait les points les plus importants de l'affaire.

Un autre article de la même édition révélait que l'opérateur radio et les pilotes d'un terrain privé à Carrizozo, 50 km de Roswell, avaient vu un objet analogue en vol. On pouvait croire à une fausse déclaration pour faire de la publicité pour son terrain, mais de nombreux témoins vinrent confirmer ce qui avait déjà été dit.

Le communiqué de presse du lieutenant Haut n'est pas suffisant pour apporter davantage d'éléments. Toutefois, des détails apportés par d'autres témoins mentionnent une grande soucoupe volante, de débris inhabituels sur terre et d'une demi-douzaine d'humanoïdes de couleur pâle et de petite taille.

Censures et désinformation ?

Après le communiqué de presse, le lieutenant Haut eut tout le temps de regretter ses dires puisque le pentagone abattit la censure sur Roswell.

Quelques heures plus tard, nouvelles informations. L'armée déclara que l'objet retrouvé n'était que des restes d'un ballon-sonde...

M. Ramey, commandant à Fort Worth, fut informé par M. Vanderberg, chef adjoint de la force aérienne, que les pièces de l'objet se situaient à la base de Roswell. M. Ramey appela immédiatement le colonel Blanchard et lui fit part de son mécontentement pour le communiqué de presse et ordonna d'embarquer les restes de l'engin dans un B-29. Blanchard se hâta d'envoyer l'objet à la base aérienne de Fort Worth pour examen puis à Dayton (Ohio) pour examen plus approfondi. Le 9 septembre 1979 une interview de l'adjoint de M. Ramey, Thomas Jefferson Dubose, révèle que les ordres reçus par Ramey venaient de très haut et que le général Ramey s'était dépêché de se débarrasser de l'épave.

Rowell : Le Brigadier Général Roger M. Ramey, commandant de la 8ème Air Force et des débris de reflecteur radar présentés à la presse.
Le Brigadier Général Roger M. Ramey, commandant de la 8ème Air Force et des débris de reflecteur radar présentés à la presse.

Ramey se hâte de faire une déclaration à la presse. Il dit à ce moment que l'objet retrouvé est un ballon-sonde dont les fragments se trouvent dans son bureau et qu'ils n'en sortiront pas. Il annonce également qu'il regrette l'excitation des jours précédents à propos des OVNI. Selon lui, les observations d'OVNI précédents l'incident sont la cause de l'excitation autour d'un simple ballon-sonde.

Rowell : Le Général de Brigade Roger M. Ramey et le Lieutenant-Colonel Thomas J. Dubose.
Le Général de Brigade Roger M. Ramey et le Lieutenant-Colonel Thomas J. Dubose.

Autre fait troublant. Dubose, qui avait posé à la une des journaux avec Ramey à coté des débris du ballon sonde soit disant retrouvé, devint chef d'état major de la 8ème force aérienne de Fort Worth. Une récompense pour avoir su dissimuler l'incident ?

On peut aussi noter que Newton, responsable au centre météorologique, avait été convoqué d'urgence par Ramey afin qu'il fasse une déclaration à la presse. Déclaration dans laquelle il devait confirmer que les fragments retrouvés étaient bien ceux d'un ballon-sonde de type Rawin. Newton fit cette déclaration, montrant à la presse du tissu métallique provenant d'un vrai ballon-sonde. Toutefois, après son expertise du véritable objet, il fut licencié. Newton déclara par la suite que l'objet qu'il avait eu entre les mains n'était certainement pas un ballon-sonde, il en était sûr. Le métal qu'il avait eu entre les mains était indéformable et ne savait pas ce que c'était.

Des personnes ayant travaillé précédemment sur des crashs de ballon-sonde sont catégoriques. Dans le cas de Roswell et d'après la description donnée, l'hypothèse du ballon-sonde est à éliminer.

Le 9 juillet les démentis se cumulent dans la presse. Les informations volent. Les gros titres accusent : "Harcelé, le fermier ayant reconnu la soucoupe volante se repent d'en avoir parlé."

Rowell : Cabanon sur le ranch Foster où le rancher Brazel aurait rassemblé certains des plus gros débris qu'il a trouvé.
Cabanon sur le ranch Foster où le rancher Brazel aurait rassemblé certains des plus gros débris qu'il a trouvé.

Brazel dut faire une déclaration de presse. Il déclara que ce qui avait été trouvé à Roswell pouvait ne pas être un ballon-sonde. Après tout, l'erreur est humaine. L'expert a pu se tromper. Mais il n'en dit pas plus.

Le lendemain le Daily record titrait : "Et maintenant, qu'est-ce que c'est ?" La ligne téléphonique du journal fut saturée d'appel.

Rowell : Bâtiment sur le ranch Foster où le Major Jesse Marcel et le Capitaine Sheridan Cavitt passèrent la nuit avant de se rendre le lendemain sur le terrain des débris.
Bâtiment sur le ranch Foster où le Major Jesse Marcel et le Capitaine Sheridan Cavitt passèrent la nuit avant de se rendre le lendemain sur le terrain des débris.

La presse harcela alors le colonel Blanchard afin d'obtenir d'autres renseignements sur l'engin. Mais le colonel partit soudainement en congé le 8 juillet 1947 au même moment où le major Marcel s'envolait avec les débris vers Carswell.

Le général Blanchard, aujourd'hui décédé, était réputé très qualifié. Sa femme révéla dans une interview qu'il savait que les fragments n'étaient pas ceux d'un ballon-sonde. Il savait même que l'objet n'était pas de fabrication américaine, ni russe...

Pendant ce temps le chef de la division A-2 au service des renseignements organisait des réunions dans le but de calmer l'agitation créée par les OVNI.

Le 10 juillet 1947, selon les archives de Fort Worth, le colonel Irvin, adjoint au chef d'état major du commandement stratégique de l'air, rendit visite au général Ramey. L'objet de la visite ne fut pas révélé.

Le lieutenant Bohanon, responsable du secteur photographie de Roswell qui opérait lorsque des crashs survenaient, fut muté et aucune photographie ne fut prise.

Le 18 juillet 1947, le lieutenant Jennings qui avait remplacé temporairement Blanchard au commandement, disparut tragiquement en survolant le triangle des Bermudes. Aucun survivant, aucune épave.

De nombreux livres furent écrits suite à cet incident comme "Behind the flying saucer" de Frank Scully. Beaucoup de ces écrivains avaient écrit sans même faire une seule vérification de ce qu'il avait entendu. Pourtant beaucoup d'entre eux furent critiqués et censurés. Pourquoi un tel acte s'ils n'avaient même pas pris la peine de vérifier leur propos ?

Suite à l'incident de Roswell, l'armée décida de surveiller continuellement les OVNI, ce qui donna naissance notamment au projet Blue Book, projet pour les enquêtes publiques sur les OVNI.

De nombreux témoins ont parlé (le fermier, des militaires haut placés, des civils) sans être réellement écouté. Mais le fait est que toutes les dépositions ont des points communs, que ce soit la description de l'extraterrestre, comme les actions de l'armée concernant la soucoupe ou alors concernant la soucoupe en elle-même. Par la suite, la médiatisation de l'affaire s'est atténuée malgré les nombreuses personnes cherchant la vérité et à harcelant le gouvernement américain afin de faire apparaître la vérité. De nombreuses associations furent créées pour connaître la vérité sur l'affaire du disque de Roswell, en vain...

Rebondissement

Vers 1980, M. Berlitz Charles, accompagné d'autres membres, reprennent l'enquête afin de mettre à jour des événements nouveaux, pas encore mentionnés. Il reprend tous les faits point par point, interroge à nouveau le fermier, des hauts placés dans l' US ARMY et des civils. À la suite de son enquête, il publie un livre faisant trembler les USA. L'armée et le gouvernement américain sont en panique : l'enquête révèle que l'armée se serait démêlée pour récupérer l'épave, faire croire aux gens que l'OVNI n'était en réalité qu'un ballon sonde, éliminer toute personne gênante et contrôler les médias ainsi que les témoignages de civils. Mais la vague de panique s'estompe vite et le silence revient. On ne sait donc toujours pas la vérité...

La vidéo qui fait peur

Le silence est revenu, mais l'affaire n'en reste pas là. En 1995, le producteur Ray Santilli affirme posséder une preuve de la théorie UFO de Roswell : l'enregistrement vidéo de l'autopsie d'un extraterrestre retrouvé par l'armée à Roswell. Suite à la diffusion de ce film le 5 mai 1995 au musée de Londres, la thèse du complot gouvernemental est alors privilégiée par tout le monde.

Rowell : Photographie tirée du film de l'autopsie de l'extraterrestre de Roswell, qui daterait de 1947.
Photographie tirée du film de l'autopsie de l'extraterrestre de Roswell, qui daterait de 1947.

Le film de l'autopsie remonte à 1992 et a été acheté par le producteur chez un ancien cameraman de l'armée, Jack Barnett. C'est un enregistrement de 17 minutes en noir et blanc de qualité médiocre. On y voit deux médecins masqués, un cameraman ainsi qu'un humanoïde se faisant autopsier, l'endroit restant indéterminé. La taille de l'extraterrestre est évaluée à 1,20 mètre. La tête et le ventre sont disproportionnés par rapport au reste du corps, aucune blessure visible. Ce film a rapporté plusieurs millions de dollars à Ray Santilli. Toutefois, des doutes sur l'authenticité du document surgissent et le document vidéo est vite identifié comme un faux. En voici les causes :

- L'homme qui aurait vendu le film à Santilli est décédé en 1967.
- Personne n'a jamais vu les originaux, juste des copies.
- Selon les professionnels de l'époque, la façon dont est tourné le film est très inhabituelle.
- Le cameraman se déplace alors que dans les vidéos officielles d'autopsie, la caméra est fixe.
- Qualité très médiocre.
- L'autopsie n'est pas réalisée correctement. Les instruments n'étant pas tenus de la bonne façon.
- L'extraterrestre ne présente aucune blessure.
- Des experts en effets spéciaux et maquillages sont sûrs que l'extraterrestre est un mannequin.
- De plus, l'extraterrestre décrit par les témoins et celui qui figure sur la vidéo est complètement différent.

Saurons-nous un jour la vérité ?

Ordre des Templiers

Ordre des Templiers

Mystères autour de l'Ordre du Temple.


Vendredi 13 octobre de l'An 1307, à la faveur de l'aube, la plus grande opération policière de tous les temps va être menée sur le territoire Français. Tous les baillis et prévôts ont reçu auparavant un pli royal identique et cacheté. Ordre formel, l'ouvrir uniquement le vendredi 13 octobre au petit matin. Toutes les régions de France ont reçu la même missive.

À l'ouverture, la surprise est de taille, ordre absolu de procéder à l'arrestation de tous les templiers des commanderies situées sur leurs territoires, c'est proprement incroyable, cependant, les directives seront mises à exécution sans quartier. Deux mille templiers sont arrêtés simultanément en France, sur quinze mille que compte le monde entier de l'époque.

Ordre des Templiers : Non nobis , Domine , non nobis , sed nomini tuo da glorian ! (Non pour nous, seigneur, non pour nous, mais à ton nom seul donne la Gloire !)
"Non nobis , Domine , non nobis , sed nomini tuo da glorian !"
("Non pour nous, seigneur, non pour nous, mais à ton nom seul donne la Gloire !")

Comment et pourquoi le Roi Philippe IV le Bel (1268-1314) en parfait accord avec le pape Clément V a-t-il été amené à prendre cette décision fatale pour l'Ordre et surtout qu'elles étaient les raisons obscures et réelles ?

Remontons le temps sur une période de 189 ans jusqu'à la fondation de l'Ordre.

La création de l'ordre

En l'An 1118, neuf chevaliers français fondent à Jérusalem un Ordre mi-militaire, mi-religieux. Le Roi Baudouin II cède une vaste demeure sise à l'emplacement du Temple de Salomon. De ce monument, la fondation tirera son nom, la mission primordiale de cette milice est la protection des Lieux Saints enlevés par la force aux musulmans, d'assurer la protection et la circulation des pèlerins en chemin de la Cité Sainte. Une décennie plus tard, les templiers sont officiellement reconnus comme Ordre religieux organisé selon la règle cistercienne reprenant, chevaliers, sergents, chapelains et domestiques.

La richesse de l'ordre

L'Ordre va recevoir des nombreuses donations pour permettre la structuration de la fondation. De partout, des terres, des établissements échoient aux templiers. Ils créent des commanderies, elles perçoivent les fermages des terres louées ainsi que de celles directement exploitées. Ces commanderies sont chapitrées par d'autres établissements plus grands dits, commanderies majeures qui contrôlent des régions entières.

L'ordre fait fortune très rapidement, les commanderies sont de bon rapport et leur essaimage le long des routes menant de l'Occident à Jérusalem leur confère des positions stratégiques commercialement parlant. Les moines-chevaliers instituent alors un système bancaire simple et efficace. Les pèlerins peuvent déposer leur argent dans la première commanderie rencontrée, reçoivent une lettre de crédit, arrivés à Jérusalem, ils peuvent récupérer leur argent sur simple présentation de la lettre de crédit. Ils évitent de cette manière d'être dépouillés en route par des brigands et autres malandrins. Bien sûr entre-temps, l'Ordre fait travailler cet argent et devient de cette façon la plus grande puissance bancaire d'Europe.

L'histoire "officielle" a retenu qu'au lendemain de la première Croisade, au tout début du XIIe siècle, 9 chevaliers du nord-est de la France et de Flandre se retrouvent en Terre Sainte et créent l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ.

Ils avaient pour nom Hugues de Payns, Geoffroy Bisol, Payen de Montdidier, André de Montbard, Godefroy de St-Omer, Rosal, Archambaud de St-Amand, Godemar et Geoffroy.

Officiellement, leur souci était de protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem. On leur octroya un terrain situé sur les ruines du Temple de Salomon. Ils deviennent ainsi les Chevaliers du Temple...

En 1127, le pape convoque un concile à Troyes qui consacrera l'existence officielle de l'Ordre et, surtout, qui lui assurera une indépendance totale, morale et financière, par rapport aux souverains temporels : Ordre international, les templiers ne rendent compte de leurs agissements qu'au Pape...Ce Concile leur donnera également une règle fixant leur mode de vie, leur hiérarchie et qui installe un nouveau concept, celui de Moine-Soldat. à partir du Concile de Troyes, les templiers bénéficient d'un courant de grande sympathie, bénéficiant du sentiment de piété qui portait les familles à soutenir Croisades et pèlerinages. Les dons affluent, en argent, en terres, en cadets de famille pour lesquels l'aventure en Terre est plus attrayante que la vie monastique...

Ils vont aussi créer, en France principalement, plus d'un millier de fermes, les Commanderies Templières, sorte d'économie parallèle détaxée qui alimentera les pèlerins en vivres, marchandises, monnaie d'échange, etc.

Les templiers développent ainsi au fil des ans une dualité complémentaire : en Métropole l'intendance économique, outre-mer l'armée régulière et permanente du Royaume Franc de Jérusalem.

Les Croisades et les batailles vont se multiplier, des milliers de Templiers laisseront la vie pour la sauvegarde du Royaume de Jérusalem. Mais les temps changent et il devient de plus en plus difficile de contenir l'ennemi, malgré les fantastiques forteresses que les chrétiens ont bâties aux points-clés du Royaume.

Saint-Louis laisse la vie à Tunis, le 25 Août 1270. Le Royaume Franc de Jérusalem, qui avait englobé les pays actuels d'Israël, du Liban ainsi qu'une partie de la Jordanie et de la Syrie se voyait réduit à une mince bande côtière tenue par quelques forteresses...

En 1291, vingt ans après la dernière tentative de croisade de Saint-Louis, Acre le dernier bastion Franc d'outre-mer, retombait aux mains des musulmans. Les templiers se retirèrent dans un premier temps à Chypre, dans l'espoir du déclenchement d'une nouvelle croisade de reconquête.

Face à l'immobilisme des souverains d'Europe, ils quittent Chypre et optent alors pour leurs possessions en Occident : Paris devient la Maison principale du Temple, créant une véritable cité dans la cité, de par ses statuts : le Pape, seul, avait pouvoir sur l'Ordre...

Leur inactivité, leur arrogance, leur statut "intouchable", leur richesse ne tardèrent pas à jeter le discrédit sur eux. Philippe le Bel et ses conseillers virent rapidement l'avantage qu'ils pourraient retirer de la situation : Le 13 octobre 1307, Philippe le Bel fit arrêter tous les templiers de France sous prétexte d'hérésie, de sodomie et des diverses accusations puisées dans le fond de commerce de l'Inquisition.

Il s'ensuivit un des premiers "procès politique" où les templiers ne purent se défendre, furent torturés et surtout lâchés par le Pape Clément V, qui les abandonna à Philippe le Bel. L'Ordre du Temple, aboli au Concile de Vienne en 1312, ne fut toutefois jamais officiellement condamné des griefs qui lui étaient faits.

Le dernier Maître de l'Ordre, Jacques de Molay, fut brûlé vif à la pointe de l'île de la Cité le 22 décembre 1314.

De l'héroïsme passé et de la fin tragique des templiers, la mémoire collective a entretenu mystères et légendes. Réels ou fantasques, les mystères et légendes trouvent leur fondement quelque part... Du cri d'innocence de Jacques de Molay sur le bûcher, au trésor fabuleux, en passant par la découverte du Graal et leur savoir ésotérique, de tout temps, les mystères des Chevaliers du Temple ont passionné les plus grands de ce monde.

Ordre des Templiers : Jacques de Molay dernier grand maître des Templiers.
Jacques de Molay dernier grand maître des Templiers.

L'organisation du temple

Les territoires où s'exercent les activités du Temple sont divisés en Provinces. En 1294, on en comptait 22 (5 en France, 4 en Espagne, 3 en Italie, 2 en Allemagne, 1 en Angleterre, 1 en Hongrie, 6 en Orient).

Les Templiers formaient une armée permanente de quelques milliers d'hommes encadrée par 500 chevaliers et 1000 sergents. L'ensemble obéissait au Maître et à son état-major.

Hiérarchie

L'état-major du Temple est constitué par :

- Le Maître de l'Ordre : assimilé à un Abbé ou, plutôt, à un souverain. Il ne peut prendre aucune décision sans l'accord du Chapitre.
- Le Sénéchal de l'Ordre : il détient le sceau de l'Ordre.
- Le Maréchal: chef militaire et responsable de la discipline.
- Le Commandeur de la Terre et du Royaume de Jérusalem : trésorier du Temple et chef de la marine.
- Le Drapier : intendant des fournitures de l'Ordre.
- Le Turcopolier.
- Le Sous-Maréchal.
- Le Gonfanonier.
- Le Commandeur de Jérusalem : gardien des pèlerins, de la Sainte-Croix et Ambassadeur de l'Ordre.

Le Maître du Temple , qui ne sera que tardivement appelé Grand Maître, avait l'autorité d'un chef suprême, mais il ne pouvait prendre une décision qu'après consultation du chapitre. Il ne pouvait donner ou prêter les biens de l'ordre et ne pouvait commencer ou finir une guerre. En fait, le grand-maître faisait figure d'un président contrôlé par le chapitre. Il devait d'ailleurs se conformer obligatoirement aux décisions de celui-ci. "Tous les Frères doivent obéir au Maître et le Maître doit obéir à son Convent." (Statuts hiérarchiques).

À la mort du Maître, les fonctions sont assurées par le Maréchal qui réunit tous les dignitaires de l'Ordre. Ceux-ci désignent le Grand Commandeur qui fera fonction jusqu'à l'élection du nouveau maître. Le Grand Commandeur forme un conseil restreint qui fixe le jour de l'élection. Ce jour, il rassemble un chapitre restreint qui choisit trois frères dont l'un est nommé Commandeur de l'élection. Le Chapitre lui choisit un adjoint. Le Commandeur de l'élection et son adjoint se retirent à la chapelle où ils prient jusqu'au lever du soleil. Au matin, le Commandeur de l'élection et son adjoint désignent deux autres Frères. Ils élisent alors deux autres Frères et ainsi de suite jusqu'au nombre de 12 (en rappel des Apôtres) puis un treizième qui doit être un chapelain de l'Ordre. Parmi ce Chapitre, il doit y avoir 8 Chevaliers et 4 Sergents. Les treize électeurs se retirent et quand l'accord semble se faire sur deux noms, le Commandeur met aux voix et c'est celui qui recueille la majorité qui est désigné en tant que nouveau Maître de l'Ordre.

Le reste des membres du Temple se répartissaient de la manière suivante : les Chevaliers , les écuyers , les Sergents , les Chapelains et les Frères de Métiers.

De plus, on comptait trois catégories de personnes qui faisaient un service d'une durée déterminée dans l'Ordre : les Chevaliers clients, les écuyers clients et les Turcopoles.

La création de l'ordre

Le trousseau des chevaliers se composait de deux chemises, deux paires de chausses, deux braies, d'un justaucorps, d'une pelisse, d'une chape, de deux manteaux, d'une tunique et d'une large ceinture de cuir. A ces vêtements, s'ajoutent deux serviettes : une pour la table la deuxième pour la toilette.

Le trousseau militaire comprend : un haubert, une paire de chausses de fers, un chapeau de fer, un heaume, des souliers et une cote d'arme. L'armement consistait en une épée, une lance et un écu.

Outre leurs occupations civiles et du service militaire, leur existence est celle de moines. Quand sonne campane de matines, les templiers se rendent à la chapelle où ils doivent dire 13 paters pour Notre-dame et 13 pour le saint du jour. Après matines, ils doivent se rendre aux écuries. à prime, les chevaliers se rendent à nouveau à la messe. Les templiers ne peuvent pas manger sans avoir entendu ou récité 60 paters. Avant les repas, on récite le bénédicité et un pater. Les grâces à la chapelle au sortir du réfectoire, puis les vêpres, les heures de none et complies.

Chacune des heures s'accompagne de 13 ou 18 paters. à cela s'ajoute toute la gamme des obligations lors des fêtes catholiques. à la tombée de la nuit, les frères prennent une collation puis se rendent à la chapelle.

Ordre des Templiers : Chevalier Templier.
Chevalier Templier.

Un plan démoniaque

Le Commandeur Templier, Esquin de Floyran, originaire de Béziers, connu de Nogaret, est arrêté pour homicide et emprisonné à la prison royale de Toulouse, fief de Guillaume de Nogaret. Il est condamné à mort. Nogaret et son roi mettent ensuite en avant les aveux d'un bourgeois soi-disant emprisonné avec lui et qui lui aurait confessé que "les templiers adoraient des idoles ; lorsqu'ils étaient admis dans l'ordre, ils devaient, lors de leur initiation, cracher trois fois sur la croix. Lors de la même initiation, ils devaient se livrer à des baisers obscènes sur la personne des frères qui les recevaient, au bas de l'échine notamment et au nombril. Enfin, ils s'engageaient à pratiquer la sodomie.

Philippe Le Bel envoie une missive au roi d'Aragon ainsi qu'au roi d'Angleterre dénonçant les templiers. Aucun des deux ne se laissera prendre à la supercherie (il faut noter que la destruction des cathares à partir de 1119, a suivi un peu le même cheminement : hérétisme, sodomie, aveux sous la torture de l'Inquisition, etc.) Au contraire, le roi d'Aragon fait avertir l'Ordre du Temple des accusations que porte le roi Philippe le Bel, leur permettant de faire disparaître leurs trésors. Pour leur propre vie, les templiers n'ont pris aucune précaution. Bien mieux, appelé en France par le pape Clément V, Jacques de Molay, quitte Chypre, où il préparait un débarquement en Syrie.

Escorté de " 60 chevaliers, de sergents, d'esclaves noirs, de Turcopoles, de 12 chevaux chargés d'or, d'argent et de joyaux, d'armes magnifiques, d'objets somptueux", Jacques de Molay rentre en France. Partout sur son passage le peuple se réjouit, mais ne peut s'empêcher d'évoquer un cortège musulman. "Que sont devenus les pauvres chevaliers du Christ ?" Quelle aubaine pour Nogaret ! Le pape reçoit le Grand Maître des templiers pour le convaincre sans succès d'accepter la fusion avec l'ordre de l'Hôpital. Le roi l'appelle à son tour auprès de lui, tentant également de le décider à la fusion, mais Jacques de Molay refuse. De plus, il connaît déjà les calomnies qui montent contre son Ordre et pense que tous ces bruits sont destinés à lui "forcer la main" afin de fusionner avec l'Ordre de l'Hôpital. Fort de son intégrité, il demande une enquête au pape Clément V qui écrit le 24 août 1307 à Philippe le Bel : "Attendu que le Maître et plusieurs précepteurs du Temple, ayant appris la mauvaise opinion que vous avez manifestée sur eux, à nous et à quelques princes, ils nous ont demandé de faire une enquête sur les crimes, qui leur sont faussement attribués, nous avons résolu d'ouvrir, en effet, une information". mais, cherchant à gagner du temps, il ajoute que cette enquête ne présente aucune urgence.

Retiré dans l'abbaye de Maubuisson, Philippe le Bel consacre tous ses efforts à la préparation de la grande lutte contre les templiers. Le 12 octobre de la même année, à Paris, Jacques de Molay est présent aux obsèques de la comtesse de Valois, à côté du roi. Le lendemain, tous les templiers de France sont en prison. Ainsi, tous, au même moment, sont arrêtés. La surprise est si complète qu'aucune commanderie ne résiste. Seuls une douzaine de chevaliers parviennent à s'enfuir. Guillaume de Nogaret lui-même procède à Paris à l'arrestation de Jacques de Molay et de 144 templiers.

13 Octobre 1307

Tous les templiers de France sont arrêtés et emprisonnés et comme leurs principes fondamentaux leur interdit de se battre avec un chrétien, ils ne résistent pas. De plus, une autre de leurs règles les obligeait à supporter trois assauts avant de répliquer.

Les chefs d'accusations

-Simonie (Trafic criminel des choses saintes).
-Hérésie.
-Idolâtrie.
-Magie.
-Sodomie.

À l'époque, ces cinq actes d'accusation sont plus qu'il ne faut pour encourir la peine capitale, d'autant plus qu'elles s'appliquent à des hommes de Dieu.

- Sodomie

Ordre des Templiers : Ce sceau simplifie le travail des accusateurs lors du procès, car la représentation des deux chevaliers sur un même cheval les faits accuser de sodomie.
Ce sceau simplifie le travail des accusateurs lors du procès, car la représentation des deux chevaliers sur un même cheval les faits accuser de sodomie.

- Hérèsie

"Ils ont pactisé avec l'Islam et ils ont propagé, secrètement, des doctrines opposées à celles de l'église romaine."

Certes, durant leurs croisades en terre d'Islam, leur fréquentation avec des initiés, les "Assassins", leur permit d'en savoir plus sur les origines historiques des religions chrétiennes et musulmane et ils prirent quelques distances vis-à-vis de l'église et ses dogmes. (La communauté des Assassins était une société initiatique musulmane dont on disait que les membres étaient redoutés pour leurs crimes. Un de leurs chefs dit le "vieux de la montagne" enivrait, soi-disant, ses adeptes avec du hachisch, d'où leur nom "Hachischin" et sur un signe de lui , tuaient princes musulmans aussi bien que chrétiens. Appelés aussi ismaïliens, ils étaient considérés comme une secte musulmane et étaient établis en Perse et au Liban ).

- Idolâtrie

Les frères des différentes maisons du Temple, soumis à la torture physique, avouèrent "spontanément et sans contrainte" tout ce que les gens du roi attendaient d'eux.

Si toutes les dépositions semblent se recouper, il est un point sur lequel les descriptions divergent (et pour cause !), qui est celui de l'apparence prêtée à l'idole des idoles, le Baphomet . Si les descriptions nous semblent parfois fantaisistes, elles sont pourtant assez proches de la vérité.

Beaucoup de frères vont déclarer n'avoir jamais vu cette idole ou "tête barbue" que les maîtres sortaient à l'occasion des grands chapitres, ce qui ne nous surprend pas. Seuls quelques-uns avoueront avoir vu l'idole, déclareront l'avoir parfois palpée, mais le plus souvent ils tenteront de se sortir d'affaire en déclarant s'être évanouis à la vue de cette "monstruosité".

Une chose est certaine, la "tête" a bien existé, sous une forme ou sous une autre (une reproduction), et les templiers qui déposèrent n'ont pas menti, seulement, le cérémonial, qui devait être assez spécial au moment de la présentation, l'émotion, mais aussi le secret demandé, l'atmosphère ont, en quelque sorte, déformé la réalité en fantasmagorie, en hallucination quelque peu collective. Pour preuve, l'insistance avec laquelle l'inquisiteur Guillaume de Paris se mit à la recherche de cette "idole qui est en forme d'une tête d'homme à grande barbe" ; il n'aurait pas donné les ordres conséquents à ses sbires pour des "aveux" s'il n'avait pas été lui-même persuadé de l'existence de cette tête démoniaque.

Au moment de la grande arrestation des templiers qui eut lieu le même jour dans tout le royaume, les gens du roi, s'ils ne trouvèrent point d'or à foison, ne trouvèrent pas plus d'idoles monstrueuses dans les commanderies, maisons ou fermes. C'est à croire que les templiers avaient été informés de cette "descente" des gens d'armes !

Le Baphomet

Le Baphomet est une représentation à tête barbue (un bouc ou un humain suivant les versions), possédant de grandes oreilles (ou des cornes) et des ailes.

De nombreuses interprétations ont été associées au Baphomet, voici les plus connues ci-dessus.

L'abbé Constant le présente dans son livre " Dogme et rituel de la haute magie" en illustration de l'introduction au chapitre "Rituel". Il nous le présente comme suit :

- "figure de panthéisme et magique de l'absolu",
- le flambeau représente l'intelligence équilibrante du ternaire,
- la tête correspond à la responsabilité de la matière seule et l'expiation des péchés corporels,
- ses mains humaines (signe du travail), dirigées vers le haut et vers le bas, font le signe de l'ésotérisme.

L'abbé Constant nous le décrit également avec un pentacle dessiné sur son front. Il possède également un sein de femme (signe de la maternité). Le bas du corps est habillé et laisse apercevoir un disque et un caducée.

L'idolâtrie fut l'un des principaux chefs d'accusation portés contre les templiers. Ils auraient idolâtré la représentation d'un être dans un culte plus ou moins démoniaque, en tout cas non chrétien. Le nom de Baphomet n'a jamais été prononcé que ce soit par les templiers ou leurs accusateurs, seulement l'adjectif baphométique fut entendu à l'époque. L'origine de ce nom serait une déformation du nom du prophète Mahomet, soit en provençal, soit en langue d'oc, ou du moins une langue latine.

Alors que la plupart des templiers déclarèrent nier la connaissance de cette idole, Gaucerand de Montpezat révéla son existence lors du procès en disant avoir adoré une "image baphométique".

Les descriptions fournies par les templiers étaient toutes contradictoires. Ils parlèrent de tête rouge ou noire, en bois ou en métal précieux, tête d'homme à grande barbe, tête à deux ou trois faces.

Le templier Raoul de Gisy déclara : "C'était une méchante chose, ressemblant à un démon ; ayant jeté les yeux sur cette tête, j'en fus à ce point épouvanté que je ne savais plus où j'étais."

De ces descriptions contradictoires, certains historiens ont conclu qu'on avait fait dire aux templiers n'importe quoi et que la fameuse tête n'était qu'une invention des accusateurs.

Le mystère du Baphomet reste toujours irrésolu de nos jours.

Ordre des Templiers : Représentation du Baphomet.
Représentation du Baphomet.

Le procès

Le procès est instruit par le Grand Inquisiteur de France, Guillaume Imbert, au nom de l'église. Les agents royaux assistent aux interrogatoires. Il s'agit uniquement d'étayer l'acte d'accusation par des aveux, quel que soit le moyen utilisé. L'Inquisition est autorisée à utiliser la torture, modérément (!) et à condition de ne pas entraîner la mort. Les tortures pratiquées sur les templiers sont variées, cruelles et la modération oubliée... La méthode est très élaborée : on use alternativement des menaces et des promesses. Jacques de Molay lui-même avoue tout sans même être torturé. Sans doute espère-t-il ainsi protéger ses frères ? Il va jusqu'à signer une lettre dans laquelle il leur conseille de ne pas retenir davantage leurs aveux. Le roi a décidé d'informer les souverains étrangers (les templiers ont des commanderies en Europe) et leur suggère d'agir comme lui. Clément V ne croyant pas à la culpabilité des templiers, lance sa propre contre-enquête. Il apprend ainsi que plus de 30 frères sont morts dans les supplices. Les aveux ont été arrachés dans des conditions atroces et inadmissibles de la part des Inquisiteurs. En février 1308, Clément V retire ses pouvoirs à l'Inquisition, ce qui équivaut à l'annulation de toute la procédure, et il se réserve l'affaire. Philippe le Bel réagissant, le pape ne peut que faire demi-tour. Il rétablit les pouvoirs des tribunaux ecclésiastiques. Onze chefs d'accusation sont retenus dont : absence de foi, adoration d'une vieille idole, voleurs du roi en tant que trésoriers, pratique de la sodomie... Un Concile général est tenu à partir du 12/11/1309. Il est chargé de décider s'il faut maintenir, réformer ou dissoudre l'ordre. Le 26/11, Jacques de Molay est entendu. Visiblement, la présence de certains hommes du roi le gêne pour parler. Il tente de se défendre puis, après une intervention extérieure, sa capacité à convaincre baisse de façon surprenante. Après une suspension, constatant le peu de témoignages et leur peu de crédibilité ; les enquêteurs s'aperçoivent que les lettres de citation adressées aux évêques ont été insuffisamment publiées... On décide donc de les renouveler. Cette fois beaucoup de personnes se déplacent, rendant espoir aux templiers. Les frères déclarent que leurs aveux ont été obtenus après de longues heures de torture. Le 7/04/1310, le porte-parole de l'ordre, frère Pierre de Bologne dépose un mémoire en défense. Il y demande qu'aucun laïc ne participe aux interrogatoires (allusion à la présence des hommes du roi) et qu'on cesse de faire pression sur ceux qui veulent défendre l'ordre. Il insiste sur le fait que les mensonges perpétrés contre les templiers ne le sont qu'en France. Les avis favorables continuant d'affluer, les templiers relèvent la tête. Le peuple commence à les plaindre.

Avec ce désordre, les commissaires sont ébranlés dans leurs convictions et commencent à faiblir malgré les rappels à l'ordre de Nogaret. Grâce à une série de passe-passe diplomatique, Philippe de Marigny (frère du financier du royaume) devient archevêque de Sens et prend en main le jugement de l'ordre. De leur côté, les commissaires s'annoncent incompétents. Reste à juger les 54 frères défenseurs de l'ordre. Le chef d'accusation devient alors "relaps ", c'est-à-dire celui qui se rétracte après avoir fait des aveux (même sous la torture). En droit médiéval, c'est le chef d'accusation le plus abject et le moins digne de pitié. Il se solde par la mort. Les 54 meurent sur le bûcher. 05/06/1311 : la Commission pontificale est clôturée à l'abbaye de Maubuisson sous l'oeil vigilant du roi. Les procès-verbaux sont remis à Clément V avec ceux sur les templiers d'Allemagne, d'Angleterre, d'Aragon, du Portugal et d'Italie. En octobre 1311, le pape réunit le Concile à Vienne. La difficulté est bien présente avec un dossier très contradictoire et volumineux. D'autant que tous les évêques ne sont pas Français et que les résultats des autres pays divergent de ceux donnés par la Commission de Paris. Quelques rebondissements plus tard, les tractations entre le pape et les envoyés du roi à Vienne étant conclues, reste à faire (bien) voter le Concile. Impressionnés par l'entrée de Philippe le Bel accompagné d'une importante armée, les prélats votent enfin la dissolution de l'ordre. En avril 1312, Clément V édite une bulle prononçant la dissolution des templiers. Le 2 mai suivant, par la bulle " Ad providam Christi Vicarii ", le pape attribue tous les biens du Temple aux chevaliers de l'Hôpital, exception faite des commanderies d'Aragon, de Castille et du Portugal. Le roi obtient 200 000 livres de dédommagement les 2/3 du mobilier et des ornements liturgiques. Reste à décider du sort des hauts dignitaires, rôle confié à une commission apostolique dans laquelle on retrouve Philippe de Marigny. Le roi a prévu d'obtenir la confirmation solennelle de leurs fautes. Pour cela, ils sont amenés sur le parvis de Notre-dame de Paris le 18/03/1314, devant la foule. Il y a là Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay et Geoffroy de Gonneville. D'abord surpris, ils comprennent qu'ils n'ont plus rien à attendre de personne. Jacques de Molay se met donc à crier qu'il a menti et que l'ordre est innocent. Il avoue avoir agi ainsi pour faire cesser la douleur de la torture et reconnaît qu'il préfère la mort à une condition si infâme. Geoffroy de Charnay confirme les paroles du grand maître. La foule se met alors à gronder, émue par les déclarations de ces vieillards. Philippe le Bel est furieux.

Il ordonne de dresser un bûcher sur une petite île de la Seine (aujourd'hui la pointe du Vert-Galant). Les deux prévenus bavards y sont livrés au bourreau vers la fin de la journée. Le bûcher est lentement allumé, pour faire durer leur souffrance. Les frères ne se rétractent pas, clamant leur foi en Dieu et l'innocence de l'ordre.

Le trésor des templiers

Une des principales motivations de Philippe le Bel pour la dissolution de l'ordre du Temple se situe au niveau financier. Les terres, maisons, est commanderies possédées par les templiers en France sont très nombreuses, ils possèdent une flotte maritime, et effectuent le transfert les fonds de marchands pour garantir la sécurité. Ils iront jusqu'à payer la rançon pour Richard Coeur de Lion prisonnier en Orient. Ils prêteront même de l'argent à Philippe le Bel. Lors de l'arrestation massive de tous les templiers, Philippe Lebel participe à l'entrée dans l'enclos du temple à Paris. Les templiers sont " connus " pour leurs richesses. Où mieux qu'à Paris dans cet enclos fermé, le trésor de templiers pourrait-il être dissimulé ? Ni Philippe le Bel, ni aucun inquisiteur ne trouveront "ce trésor ".

- Si le trésor des templiers est bien un trésor financier, celui-ci a disparu juste avant les arrestations. Certains templiers auraient été prévenus de l'attaque et auraient quitté leur commanderie avec le trésor. Il n'a pas ce jour pas été retrouvé.

- Si le trésor de templiers n'est pas financier, il serait alors d'ordre spirituel. Cette hypothèse peut être avancée en tenant compte du temps passé par les templiers en Orient, où ils ont côtoyé différentes civilisations possédant chacune des connaissances et des croyances différentes. Ils ont apporté des techniques novatrices (voir inconnu) permettant la construction des cathédrales. On peut alors penser que les rencontres qu'ils firent au cours de ces deux siècles, leur permirent d'acquérir de nombreuses connaissances. Il n'est pas impossible non plus, qu'ayant vécu en Terre Sainte, et côtoyant de très près d'autres religions, ils finirent par " découvrir " un secret très important au niveau religieux. Dans ce cas, il était aisé de comprendre le souhait du Saint-Siège de se débarrasser d'un ordre puissant, important, ayant des croyances différentes, ou modifiées par rapport aux règles de l'église. Cette même puissance gêne évidemment le roi de France qui dans sa volonté d'étendre son pays se voit limiter sur son propre sol par un ordre religieux indépendant.

Le rapport d'Alain de Pareilles, chef des archers du roi, à Guillaume de Nogaret a été fait par écrit et relate ce qui a été trouvé au Temple de Paris: pratiquement rien ! Le même état a été remis à Enguerrand de Marigny. Les deux documents figurent aux Archives nationales. Il est intéressant de se tourner vers une déclaration effectuée devant le Pape même, par le templier Jean de Châlon, du Temple de Nemours, en juin 1308. Ce dernier y déclare que la veille de l'arrestation des templiers, un cortège comprenant trois chariots recouverts de paille et une cinquantaine de chevaux quittèrent le Temple de Paris sous la conduite de deux templiers, Hugues de Chalons et, surtout, Gérard de Villers, le précepteur de France. On peut facilement imaginer ces chariots chargés d'archives et d'or, les 50 chevaux étant destinés à remplacer ceux qui étaient épuisés lors d'un long voyage.

Par ailleurs, suivant le même but, les navires de l'Ordre, la plus grande armada d'Occident qui mouillait à La Rochelle, leur port d'attache, quittent le port, vers une destination inconnue, très probablement le Nord de la France. Lorsque la milice du roi arrive à La Rochelle, l'immense flotte a disparu. Les chariots sortis du Temple de Paris au soir du 12 octobre 1307 se sont sûrement dirigés vers le Nord de la France pour charger leur cargaison sur les bateaux arrivés de La Rochelle, pour disparaître à tout jamais.

On n'a jamais su qu'elle était sa destination et ce qu'elle est devenue, mais du Nord de la France, l'Angleterre n'est qu'à peu de distance, et l'on sait que les templiers n'y étaient pas persécutés comme en France. Même, Jacques de Molay peu avant sa mort, aurait donné à un chevalier anglais, John Mark Laermanius, la mission de faire survivre le Temple. Ce noyau de templiers serait à l'origine de la constitution de la loge maçonnique Heredom ou "Sainte Maison". Si l'on étudie un peu les principes de la Franc-maçonnerie dite de "Rite Ecossais", force est de constater que l'esprit du Temple souffla dans les îles Britanniques bien après son abolition en 1312... Reste qu'entre la sortie des chariots du Temple de Paris et l'exécution de Jacques de Molay, 7 ans s'écoulèrent... Il est pensable que certains templiers aient cherché refuge en écosse. Le seul monarque d'Europe à ne pas appliquer l'ordre du pape était Robert le Bruce. Ainsi, il n'est pas interdit de penser que l'écosse soit un asile pour les templiers après 1307.

Pas question ici de ne se lancer dans des hypothèses hasardeuses quant à la localisation d'un éventuel trésor des templiers. Une multitude d'ouvrages, de sites et de chercheurs se sont lancés dans des recherches sans résultat jusqu'à ce jour quoique.Si quelqu'un a retrouvé le trésor des templiers, croyez-vous raisonnablement qu'il va le dire à qui veut l'entendre ?

La malédiction

La légende veut que, depuis son bûcher, le grand maître ait invectivé Clément V et le roi et les a appelés à comparaître devant le tribunal de Dieu dans 40 jours. Quelques semaines après, on apprend que les deux belles-filles du roi, Marguerite et Blanche, trompent allègrement leur époux avec des chevaliers de la cour. Les amants sont terriblement punis. C'est le scandale de la Tour de Nesle.

Le pape meurt le 20 avril. Le roi meurt le 29 novembre d'un accident de chasse très bizarre. Nogaret meurt de façon plus mystérieuse encore, toujours la même année. En 1315, Marigny est pendu. Des famines déciment les principales villes d'Europe. Les divers cataclysmes sont considérés comme une punition pour les violences infligées par le pouvoir aux templiers. Sur les 15 000 frères du Temple, ils sont déjà nombreux à être décédés en 1314 et meurent les années suivantes dans les geôles. Les réconciliés sont admis chez les Hospitaliers.

D'autres passent les Pyrénées et trouvent asile dans les commanderies espagnoles et portugaises. En France, ce sont surtout les Chevaliers qui sont les plus démunis, car les templiers de second rang se replacent dans leurs anciens corps de métiers.

Sur le même sujet

Activités militaires des templiers

Vouloir évoquer l'activité militaire des templiers, c'est se résigner à demeurer incomplet. Cette activité nous échappe par ce qu'elle avait de plus quotidien : la défense et la protection des routes, des frontières, des forteresses et bien entendu, des pèlerins.

Le plus ancien fait d'armes qui nous est connu a eu lieu en 1132, au Portugal. En Terre Sainte même, le premier fait d'armes connu auquel participèrent nommément les templiers a eu lieu en 1138, après la mort d'Hugues de Payns, à Teqoa. Ce fut d'ailleurs une défaite. Robert de Craon, le successeur d'Hugues de Payns à la tête de l'Ordre avait repris la ville aux Turcs, mais avait négligé de les poursuivre hors de la ville. Ces derniers s'empressèrent de revenir et de perpétrer un véritable massacre parmi les templiers.

Il ne fait pas de doute toutefois que les templiers arrivèrent à maintenir une relative sécurité sur les routes et le royaume à partir de la seconde moitié du XIIe siècle.

C' est en fait à partir de la seconde croisade que l'Ordre du Temple devient une véritable armée de combat, harcelée chaque jour par des ennemis toujours plus pressants.

Quelques dates et faits révélateurs :

27 avril 1147 :
La croix rouge pattée de gueule devient l'emblème des templiers, le 27 avril, le Pape Eugène III octroie la croix rouge.

6 janvier 1148 :
Les templiers sauvent l'armée du Roi de France Louis VII, attaquée par les Turcs dans des gorges abruptes.

13 août 1153 :
Le Maître du Temple Bernard de Tremelay est tué avec quarante autres templiers lors du siège d'Ascalon, que les chrétiens emporteront finalement le 19 août.

22 novembre 1177 :
Le roi de Jérusalem Baudouin IV, à la tête de 500 chevaliers, dont 80 templiers, remporte une victoire décisive contre les 30.000 mameluks de Saladin à Montgisard.

1187 :
140 Chevaliers du Temple, avec à leur tête le Maître Gérard de Ridefort, attaquent 7.000 soldats de Saladin. La quasi-totalité de la troupe est massacrée.

3 juillet 1187 :
À la bataille de Hattin, qui voit la reprise de Jérusalem par les musulmans, tous les templiers faits prisonniers sont décapités, à l'exception de Ridefort qui sera plus tard accusé d'avoir renié sa religion à cette occasion...

4 octobre 1190 :
Gérard de Ridefort est tué dans un combat, lors de la reconquête d'Acre.

Avril 1211 :
Guillaume de Chartres, Maître de l'Ordre Est grièvement blessé dans une embuscade alors qu'il ravitaillait la forteresse de Port-Bonnel en Cilicie.

5 novembre 1219 :
Les templiers participent à l'offensive du Roi de Jérusalem qui conduit à la reprise de Damiette par les chrétiens.

5 avril 1250 :
Guillaume de Sonnac, Maître de l'Ordre Est tué lors du siège de Mansourah.

15 avril 1291 :
Guillaume de Beaujeu, Maître du Temple, et une petite troupe tentent d'incendier les machines de guerre qui mettent le siège devant Acre. Le 18 mai, Guillaume de Beaujeu était tué lors de l'assaut final des musulmans.

Juin 1299 et septembre 1303 :
Jacques de Molay tente deux opérations de reconquête de la Terre Sainte, depuis Chypre.

22 novembre 1177 :
Le roi de Jérusalem Baudouin IV, à la tête de 500 chevaliers, dont 80 templiers, remporte une victoire décisive contre les 30.000 mameluks de Saladin à Montgisard.

1187 :
140 Chevaliers du Temple, avec à leur tête le Maître Gérard de Ridefort, attaquent 7.000 soldats de Saladin. La quasi-totalité de la troupe est massacrée.

3 juillet 1187 :
À la bataille de Hattin, qui voit la reprise de Jérusalem par les musulmans, tous les templiers faits prisonniers sont décapités, à l'exception de Ridefort qui sera plus tard accusé d'avoir renié sa religion à cette occasion...

4 octobre 1190 :
Gérard de Ridefort est tué dans un combat, lors de la reconquête d'Acre.

Avril 1211 :
Guillaume de Chartres, Maître de l'Ordre Est grièvement blessé dans une embuscade alors qu'il ravitaillait la forteresse de Port-Bonnel en Cilicie.

5 novembre 1219 :
Les templiers participent à l'offensive du Roi de Jérusalem qui conduit à la reprise de Damiette par les chrétiens.

5 avril 1250 :
Guillaume de Sonnac, Maître de l'Ordre Est tué lors du siège de Mansourah.

15 avril 1291 :
Guillaume de Beaujeu, Maître du Temple, et une petite troupe tentent d'incendier les machines de guerre qui mettent le siège devant Acre. Le 18 mai, Guillaume de Beaujeu était tué lors de l'assaut final des musulmans.

Juin 1299 et septembre 1303 :
Jacques de Molay tente deux opérations de reconquête de la Terre Sainte, depuis Chypre.

Ces quelques exemples ne sont qu'un reflet d'événements que l'histoire a bien voulu porter jusqu'à nous...Ils sont indissociables tout comme l'Ordre du Temple, de l'histoire des Croisades et du Royaume Latin de Jérusalem. Ils relatent l'engagement et l'abnégation des templiers, parfois aussi leurs faiblesses humaines, faites d'intrigues politiques ou d'erreurs stratégiques...

L''histoire a retenu que de 1150 à 1291 des milliers de soldats se sont engagés sous la bannière du Temple dans le seul but de défendre la Terre Sainte face au monde musulman...


Dames Blanches

Dames Blanches

Autostoppeuses fantômes, apparitions routières...


Il est recensé en France 297 apparitions régulières de ces spectres exclusivement féminins, qui hantent certaines de nos routes. De nombreux témoignages s'accumulent au sein de nos commissariats faisant face à un phénomène certes pas nouveau.

Dames Blanches : Représentation de la dame blanche.
Représentation de la dame blanche.

L'histoire étrange, mais bien réelle se répète encore et encore, à l'infini :

Voici le "portrait-robot" le plus répandu de nos âmes voyageuses : il s'agit donc d'autostoppeuses silencieuses, le plus souvent vêtues de blanc (ce qui leur vaut leur appellation légitime et familière). Elles sont accostées aux abords d'une ville par les automobilistes-témoins : ces "Dames Blanches" comme on les nomme couramment, formulent clairement leur destination, puis se murent dans un silence inquiétant avant, au détour d'un virage dangereux, de se volatiliser du véhicule samaritain, laissant un témoin plutôt éberlué qui se rappellera durant longtemps de ce mystérieux passage.

Certains, comme le cas de Michel P., auront toujours en mémoire le souvenir de cette rencontre énigmatique qui fait souvent froid dans le dos ! C'est en 1979 que Michel fait route vers Limoges un soir d'hiver et qu'il distingue en plein virage une forme blanche près d'une discothèque : Abordant une jeune femme d'environ une vingtaine d'années, notre témoin très naturellement lui demande où souhaite-t-elle aller à une heure si tardive : "A Limoges, chez des amis si ça ne vous ennuie pas, ne vous en faites pas je me débrouillerai là-bas..."

Jusqu'ici, rien de bien invraisemblable pour Michel P. La jeune auto-stoppeuse prend donc place à l'avant tout naturellement. L'automobiliste témoignera du profond mutisme de la jeune fille qui semble tout droit sortir d'un film des années sixties, de par la robe qu'elle porte... La route se poursuit ainsi tranquillement jusqu'à l'approche d'un autre virage, au Pont de la révolution : c'est à ce moment précis que notre jeune passagère semble effrayée soudain, lançant plaintivement à Michel de négocier prudemment ce fameux virage, ce qu'il fait bien évidemment... Soudain, un cri déchire la nuit, faisant sursauter l'automobiliste qui en tournant la tête vers son étrange passagère, s'aperçoit que celle-ci s'est en quelque sorte "dissoute dans l'atmosphère" !

C'est en stoppant tout net son véhicule et animé d'un sentiment de stupeur et de terreur que Michel P. constate en descendant que, décidément, il ne reste que le brouillard d'une glaciale nuit hivernale : il est tout seul...

Pas un seul témoin ne pourra attester de sa bonne fois. Mais Michel ne se désarme pas, il compte bien témoigner de son étrange et sinistre aventure. Arrivé à Limoges il fait sa déposition à la gendarmerie où on lui confirme qu'il n'est pas le seul à avoir fait la rencontre nocturne d'une auto-stoppeuse fantôme !

Plusieurs cas ont en effet été déjà signalés de nombreuses fois au fameux Pont de la révolution, qui fut témoin de la mort d'une jeune femme, accidentée en voiture 20 ans plus tôt... Michel P. ressent sans doute à ce moment-là un profond soulagement : ainsi, d'autres automobilistes ont vécu comme lui cet étrange épisode fantomatique, ce qui ne l'empêche pas d'être bouleversé, on le comprend, par cette rencontre fort singulière.

Témoignage d'une errance...

Quelles sont les motivations des entités routières ?

Des hypothèses ne manquent pas de jaillir au coeur des esprits : quel rôle semble être rejoué incessamment par ces fameuses "Dames Blanches" ? Est-ce un rôle protecteur et bienveillant afin d'anticiper et éviter les accidents de la route ? Où bien incarnent-elles des âmes vengeresses errant sur terre pour au contraire entraîner dans la mort de pauvres automobilistes serviables n'ayant apparemment rien à voir avec leur destin funeste ?

Tous les témoins semblent se rejoindre pour confirmer l'attitude au demeurant sympathique de ces jeunes âmes errantes sur les routes de France. Avouons qu'il est plutôt difficile de contredire tous ces témoignages plus solides les uns que les autres !

Les psychologues réagissent aux faits en avançant la thèse des visions épileptiques, ou même d'hallucinations collectives quand les témoins sont nombreux. En ce cas, comment expliquer d'éventuelles "preuves matérielles" constatées en certains cas ?

Quant aux sociologues, il serait tout juste question de légendes urbaines pour attester du phénomène au sein de nos ères contemporaines. Mais qui dit "légendes" révèle un mythe de source populaire intégré aux traditions : ce qui fait de lui en l'occurrence, une croyance non constatée par le biais d'un témoignage où tout paraît concorder ! Ce qui réfute alors cette dernière hypothèse, décidément moins fondée, surtout au regard des nombreux témoins du phénomène...

Un scénario récurrent

Toujours ou presque le scénario similaire : une jeune femme accidentée quelques années auparavant se plante au beau milieu d'un virage qui a fait sa perte, ou bien près d'un carrefour non moins dangereux, pousse un cri puis disparaît de leur siège passager.

Certaines de ces âmes en détresse s'agitent et semblent incontrôlables quand le lieu funeste apparaît : c'est ainsi le cas d'une auto-stoppeuse fantôme régulière du Calvados, décédée au croisement près de la forêt de Cerisy.

Cette âme en peine semble très persuasive et se manifeste toujours par temps pluvieux ce qui rappelle immanquablement un décor de film d'horreur !

Plusieurs habitants du village confirment de cette apparition insistante. Il s'agit apparemment d'une jeune fille de moins de 20 ans, qui éternellement rejoue la scène de son propre drame depuis 1960 ! Celle-ci compte bien se faire "entendre" afin que la signalisation soit respectée, puis comme les autres elle disparaît sa mission accomplie...

On pourrait ainsi se dire que les mystérieuses "Dames Blanches" sont bénéfiques en cas d'automobilistes imprudents : leur seule apparition serait sans doute un électrochoc pour bon nombre d'insouciants de la route.

Preuves matérielles et tactiles

D'autres cas d'apparitions encore plus troublants, cette fois marqués par la disparition d'objets. Il s'agit ici d'une matérialisation de dame blanche prise en stop dans le département de l'Isère, par un médecin grenoblois :

Dames Blanches : ...

C'est donc en 1977, par une pluie battante que notre témoin pris en charge une jeune femme vêtue de blanc et peu volubile apparaissant régulièrement sur la N90 à Chapareillan. La jeune apparition désirait aller tout simplement chez ses parents. Arrivée à la hauteur du Pont aux furets, elle démontra des signes d'agitation non dissimulés s'estompant passé le danger, ce qui veut dire que notre "heureux" témoin eut le privilège, si l'on peut dire, d'une apparition plus longue. Un peu plus loin, nos compagnons de route arrivent alors devant une maison que l'inconnue déclare être celle de ses parents. Comme la pluie se fait plus battante, notre charmant médecin prête son parapluie toujours sans savoir ce qu'il va se produire. La jeune femme prend l'objet puit s'éloigne sous les yeux de l'automobiliste, entre bien dans la maison en question pour ne jamais plus en ressortir. Croyant à un oubli de sa part, notre témoin rejoint la fameuse demeure pensant ainsi récupérer son bien. Mais ce n'est pas une jeune femme qui lui ouvrit tardivement cette nuit-là :

Stupéfait, notre homme découvre qu'il s'agit d'un couple de quinquagénaires ayant perdu leur fille unique dans un accident de moto, devinez où... au Pont du furet, bien entendu ! Effectivement les pauvres gens dont on imagine l'émotion, confirment dès la description du médecin qu'il s'agit bien de leur fille disparue...

Certains témoins automobilistes pris d'ardeurs soudaines pour leur "apparition " déclarent que le contact avec la peau de l'inconnue semblait incroyablement glacial, mais bien palpable malgré le manque réactif de la passagère fantôme qui n'oublie jamais sa mission préventive (ou vengeresse ?).

En effet, ces êtres spectraux semblent se matérialiser tout comme nous autres humains. D'apparence humaine, ils sont dotés de parole, mais non loquaces pour autant, vêtus le plus fréquemment de blanc bien qu'il existe également certaines apparitions dotées de ce qui semble être du cuir (pour les accidentées de moto surtout ).

Le mystère reste hélas entier bien que les témoignages sont légion sur une bonne partie de la France.

Pas d' "hommes blancs" recensés ?

Et l'on peut aussi s'interroger quant aux hommes morts accidentellement. Que sont devenues leurs âmes, pour quelle raison ne s'investissent-elles pas, elles aussi de cette mission auprès des automobilistes ? Peut-être est-ce tout simplement parce que les autos-stoppeurs masculins sont moins nombreux que les autos-stoppeuses, qui sait ?

Cela ferait figure d'hypothèse...

On parle en effet souvent des "Dames Blanches" car ce sont elles qui sont recensées à sillonner certaines zones routières de notre pays.

Rencontres plus fréquentes dans certaines régions françaises

Tout ce que l'on sait c'est que le phénomène est récurrent, surtout dans certaines régions comme la Bretagne, et en Poitou. Peut-être avez-vous déjà trouvé sur votre chemin ces fameuses "Dames Blanches", peut-être même avez-vous également fait votre déposition dans un commissariat proche de cet incident, mais il est certain en tout cas que vous ne sortirez pas indemne de cette étrange rencontre du 3e type.

Possession et Exorcisme

Possession et Exorcisme

La possession diabolique : pathologie ou intervention du Diable

La Possession diabolique

Dans notre monde occidental, il s'agit de Satan, d'un Démon ou du Diable qui est censé s'être emparé de certaines des ressources physiques et/ou mentales d'un individu pour le contraindre à des actes auxquels il n'adhère généralement pas, dont il ne se souviendra pas et qu'il réprouve dans son état normal. On ajoute que la nature du phénomène exige pour se départager de la pathologie la production de phénomènes d'ordre parapsychiques.

Possession et Exorcisme : ...

Les états du possédé

On distingue un état de calme et un état de crise. L'état de crise se traduit par des contorsions, des éclats de rage, des paroles impies et blasphématoires. Pendant la période de calme, tout est généralement oublié et le comportement redevient bien adapté, voire très pieux.

Mis à part sa signification théologique particulière et les éventuels phénomènes parapsychiques qui lui seraient associés, la crise de possession ne se distingue pas d'une crise d'hystérie.

Pour les théologiens, le diagnostic différentiel entre maladie mentale et possession diabolique, ne se fait que sur l'existence de phénomènes paranormaux. Ce qui, auparavant était considéré comme le signe certain de l'authenticité d'une possession ne peut plus aujourd'hui passer pour tel sans plus ample examen.

Les symptômes de la possession

Selon les théologiens, il existe des signes permettant de porter le diagnostic de possession. Le Rituel Romain énonce trois symptômes essentiels parmi d'autres qui auraient une valeur analogue:

- Parler ou comprendre une langue inconnue (glossolalie).

- Découvrir les choses éloignées et secrètes (voyance).

- Faire montre d'une force inexplicable par l'habitus physique de la personne considérée (psychokinèse).

Les gestes pieux mettent le possédé dans une rage folle et le conduisent à blasphémer horriblement. L'amnésie de la possession est fréquente, et souvent constante.

Les marques du diable, pour l'Eglise du Moyen Age, ne se limitaient pas aux trois signes, aujourd'hui mentionnés par le Rituel Romain; on donnait même la préséance à d'autres symptômes tels que la lévitation et surtout des zones d'anesthésie, des points du corps anormalement insensibles (il s'agit, pour le neurologue moderne, d'un symptôme de lèpre à son début, de certaines maladies neurologiques ou d'un phénomène de nature hystérique.

Possession et Exorcisme : ...

Remèdes

Il est utile de considérer les "remèdes" proposés par l'Eglise. Les Catholiques proposent pour venir à bout de la possession :

- La confession générale (relative à l'ensemble de la vie passée)
- Le jeûne
- La prière
- La communion
- Les objets bénis et surtout l'eau bénite (dont le rituel dit qu'elle "chasse le démon" mieux à son aise dans les flammes de l'enfer)
- L'exorcisme qui consiste, au nom du Christ, à intimer au démon l'ordre d'avouer son nom, puis de quitter le possédé.

Position de la psychiatrie

On définit le trouble "personnalité multiple par la coexistence, chez un même individu de deux ou plusieurs états de personnalités distincts qu'ils aient une mémoire propre, des modalités comportementales spécifiques et leurs propres styles de relation sociale ou qu'ils partagent une partie de ces différents items. Les deux esprits se combattent dans un même champ qui est le corps, et l'âme est comme partagée; selon une partie de soi, elle est le sujet des impressions diaboliques, et, selon l'autre, des mouvements qui lui sont propres et que Dieu lui donne". Ce type de trouble commence à s'installer dès l'enfance mais n'est, le plus souvent, remarqué par les cliniciens que beaucoup plus tard; il s'agit presque toujours de filles (60 à 90 %).

Possession et Exorcisme : ...

Le passage d'une personnalité à une autre est généralement brusque (quelques minutes). La transition est sous la dépendance du contexte relationnel. Les transitions peuvent survenir également lorsqu'il y a conflit entre les différentes personnalités ou lorsque ces dernières ont mis au point un plan commun. Les personnalités peuvent être diamétralement opposées dans leurs caractéristiques et différer même quant aux tests psychologiques et physiologiques: elles peuvent nécessiter par exemple des verres correcteurs différents, répondre de manière différente au même traitement et avoir des QI différents. On décrit l'existence de complications éventuelles, telles que suicide, automutilation, agression, viol, toxicomanie, etc...

La Schizophrénie peut aboutir elle aussi au sentiment d'être possédé. Dans ce cas l'entourage discerne plus facilement qu'il s'agit d'un trouble de la personnalité et non d'un phénomène mystique.

Le Vatican invite les exorcistes à s'adresser à des psychiatres

Depuis que la psychanalyse existe, on sait que le diable n'est plus forcément à l'origine des troubles psychiques qui peuvent affecter l'homme. Aux yeux de l'Eglise, celui qui se dit possédé ne l'est pas forcément, et a souvent plus besoin de l'aide d'un psychiatre que de celle d'un exorciste. Or, les prêtres-exorcistes n'avaient jusqu'à ce jour qu'un rituel vieux de près de quatre cents ans pour pratiquer leur ministère. Ils peuvent maintenant compter sur un nouveau rituel, qui intègre l'évolution de la médecine et de la psychiatrie. Ce document de 70 pages, entièrement en latin et conforme aux décrets du Concile Vatican II, remplace les formules et les prières du chapitre XII du Rituel Romain.

Possession et Exorcisme : ...

Le texte met en garde contre l'imagination des hommes qui peut les porter à croire qu'ils sont la proie du démon. Dans tous les cas, il faut vérifier que celui qui se dit possédé par le démon le soit vraiment. Le texte recommande de distinguer entre une véritable intervention diabolique et la crédulité de certains fidèles qui pensent être l'objet de maléfices ou de malédictions. "Il ne faut pas leur refuser une aide spirituelle, mais il ne faut pas à tout prix pratiquer un exorcisme."

Le document poursuit: "L'exorciste décidera avec prudence de la nécessité d'utiliser le rite d'exorcisme après avoir procédé à une enquête diligente - dans le respect du secret confessionnel - et après avoir consulté, selon les possibilités, des experts en matière spirituelle, et, s'il est jugé opportun, des spécialistes en science médicale et psychiatrique, qui ont le sens des réalités spirituelles." Tout en manifestant une grande prudence, l'Eglise n'exclut donc pas l'emprise du démon sur certaines personnes.

Elle distingue entre l'exorcisme mineur, fait de prières, et le grand exorcisme, qui consiste en une célébration liturgique. C'est le plus impressionnant, celui dont s'inspirent généralement les films d'épouvante. Le nouveau rituel l'a quelque peu simplifié. Ainsi, les prières de dédain et d'injures au démon ont disparu. Le rite comprend entre autres une aspersion d'eau bénite, diverses prières, l'imposition des mains, la présentation d'un crucifix au possédé, et une formule impérative qui s'adresse directement au diable et lui ordonne de s'en aller. Ce rite spectaculaire s'avère rarement utilisé. "Dans plus de 90% des cas dits de possession, les problèmes sont de nature psychologique". Les autorités ecclésiastiques préfèrent créer des structures d'écoute et offrir un soutien psychologique aux personnes en difficulté.

Les cas réels de possession sont très, très rares, mais les gens pensent parfois que l'exorcisme est la solution à tous leurs problèmes. Ils ne cherchent pas toujours à les comprendre et veulent un soulagement rapide. Mais l'exorcisme, s'il est utilisé à tort, peut contribuer à enfoncer les gens dans leurs problèmes psychologiques.

Possession par un esprit et exorcisme

Réaction d'un sujet "possédé" :

"Un psychiatre m'adressa Serge, dix neuf ans. Prostré sur sa chaise, il regardait fixement le ciel en émettant des grognements. Je commençai mon exorcisme. Soudain les grognements s'accentuent, Serge tourne sa tête vers moi et me "fusille" d'un regard meurtrier, les yeux exorbités striés de filets de sang, l'écume aux lèvres. Il se lève et les mains en avant, se précipite sur moi en criant avec rage, cherchant à m'étrangler. Je saisis ma fiole d'eau bénite et je l'asperge. Il s'arrête net et se roule par terre en écumant de rage. Il se redresse brutalement, me fixe dans les yeux. Il se précipite vers moi pour me mordre. Deuxième aspersion d'eau bénite, il s'écroule à terre comme foudroyé. Je ne lui laisse pas le temps de se relever. Crucifix en main gauche, je saisis de la main droite mon épée d'exorcisme et je commence le rituel d'exorcisme. Au bout d'une heure de ce combat, l'entité du mal qui possède Serge est plus excitée que jamais. Je concentre toute mon énergie sur les mots du rituel et je trace sur son front l'esquisse d'un signe de croix avec le crucifix. Il hurle, empoigne avec ses deux mains mon avant-bras. Je lâche le crucifix, mais de l'épée que je tiens de la main droite, je touche son poignet. Il lâche mon bras et se recule, stupéfait. Je prononce les paroles du rituel. Mon épée tient momentanément en respect le possédé. Une paix s'installe en moi, ma voix s'affermit. Tout devient plus facile, comme si une force supérieure se manifestait à travers moi. Après huit heures de combat éreintant, je le laisse, rejoignant mon domicile pour dormir. Le lendemain, je ressens des douleurs dans tout le corps, et j'ai l'impression qu'une partie de mon énergie vitale me manque. Nous arrivons alors aux tests ultimes. Il est capable d'accepter une hostie consacrée sans la vomir ou la recracher. Il supporte l'eau bénite, il accepte les onctions d'huile et récite en même temps que moi les prières usuelles. Je trouve dans son regard une expression amicale, sans aucune lueur provenant d'une autre présence en lui."

Conclusions

Les personnes qui anciennement étaient considérées comme possédées par le diable, sont le plus souvent actuellement remises entre les mains des psychiatres. Alors, ne voit-on plus assez le démon où il se trouve, lui laissant les mains libres ? Le malin, "roi des menteurs" a-t-il réussi à duper les hommes une foi de plus en dissimulant ses possessions sous la maladie apparente ? Afin d'obtenir une réponse, il faudrait être plus rusé que le diable.

Sur le même sujet

Méthode en onze parties établie par le pape Paul V

- Récitation par le prêtre en étole violette, dont un bout entoure le cou du possédé, d'une litanie accompagnée d'une aspersion d'eau bénite ;
- Récitation du Psaume LIV ;
- Adjuration à la divinité et interrogation faite au démon (ou à plusieurs) de son nom et d'où il provient [Le prêtre exorciste doit avant toute chose s'informer du nom et du cercle d'où provient le ou les démon(s)] ;
- Récitation de certains passages des Evangiles (Jean I ; Luc X-XI ; Marc XVI) ;
- Prononciation du premier exorcisme contre le Démon, par le prêtre posant la main droite sur la tête du possédé ;
- Prière préparatoire ;
- Prière accompagnée de divers signes de croix sur la personne de l'énergumène (comprendre ici personne possédée) ;
- Second exorcisme prononcé avec une certaine violence contre l' "Antique Serpent" ;
- Nouvelle prière ;
- Troisième et dernier exorcisme ;
- Récitation de cantiques, de psaumes et de prière finales

Déluge ,l'Arche de Noé....Des Mystère

Déluge

Le déluge, l'Arche de Noé... Des Mystère

Et si la légende biblique relatait une catastrophe bien réelle, un cataclysme à l'échelle planétaire survenu à une époque géologique récente ?

Déluge : Peinture à l'huile sur toile de Francis Danby.
Peinture à l'huile sur toile de Francis Danby.

"Fais-toi une arche de bois de gopher; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l'enduiras de poix en dedans et en dehors." ( Genèse 6.14).

"Voici comment tu la feras: l'arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur." (Genèse 6.15).

"Tu feras à l'arche une fenêtre, que tu réduiras à une coudée en haut; tu établiras une porte sur le côté de l'arche; et tu construiras un étage inférieur, un second et un troisième." (Genèse 6.16)

Ainsi parla Dieu à Noé, d'après la Bible (Ancien Testament).

"L'an 600 de la vie de Noé, au second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là, toutes les fontaines du grand abîme se rompirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent. Et le déluge fut sur la terre 40 jours, et toutes les montagnes qui étaient sous tous les cieux furent couvertes." (Genèse 7.11,17,19).

Mais le récit d'un déluge universel repris dans la Bible est-il le seul ? La réponse est incontestablement non. Le souvenir d'un cataclysme universel advenu par des inondations se retrouve dans la tradition d'un grand nombre de peuples appartenant à des races très différentes et habitant aux antipodes les unes des autres sur les cinq parties du monde. On en énumère au total plus de 200 : 59 en Amérique du Nord, 46 en Amérique du Sud, 31 en Europe, 17 en Afrique, 23 en Asie, 37 en Australie. Chez les Aztèques, même le détail spécifiant que Dieu ferma la porte a été conservé.

Autres mythes

Le thème d'un déluge aux origines de l'humanité se retrouve dans de nombreuses traditions populaires, de l'Amérique à la Chine. Mais, ce "chaos primitif" a été imaginé de manière très différente selon les cultures : en Australie, le déluge est attribué au rire d'une grenouille. à Tahiti, il s'accompagne d'une pluie de pierres. Les Grecs ont deux traditions du déluge : la première se rattache à Ogygos; la seconde, plus détaillée et plus connue, concerne Deucalion, fils de Prométhée et roi de Phthie en Thessalie, et sa femme Pyrrha. Zeus ordonne un déluge pour punir les hommes de leur perversité; Prométhée conseille à Deucalion de construire une arche dans laquelle il séjourne neuf jours et neuf nuits. Deucalion offre un sacrifice à Zeus, qui ordonne à Deucalion et à Pyrrha de jeter derrière eux les os de leur mère : ce sont les pierres de la terre, leur mère commune ; les pierres jetées se changent en hommes et en femmes : l'humanité est reconstituée.

Par ailleurs, la première version du Déluge est sumérienne. La cause de cette catastrophe est attribuée à des querelles divines. Cette vision d'un univers sorti de l'eau et sans cesse menacé par le déluge constitue un mythe que l'on retrouvera plus tard dans des versions babylonienne, assyrienne, puis dans la Bible (le nom des héros est différent). Dans cette dernière, la cause du Déluge n'est plus la querelle entre divinités mais le châtiment infligé aux hommes par Dieu en raison de leur méchanceté.

En fait, les similitudes entre le récit babylonien, épopée de Gilgamesh, et la tradition biblique sont surtout matérielles : présence du corbeau et de la colombe aux côtés d'Outa-Napishtim, seul sauvé du déluge ; construction d'une "arche" qui échoue sur un mont d'Arménie et sacrifice final offert par le héros pour remercier la divinité qui l'a protégé. La similitude matérielle oblige à penser que le récit biblique a emprunté au récit babylonien rédigé antérieurement au début du deuxième millénaire.

Puisqu'il est évident que le déluge hante la mémoire de nombreux peuples dans la tradition populaire, il serait bon de trouver des explications scientifiques sérieuses, je dis des explications, parce que à ce jour, plusieurs théories luttent au coude à coude pour se hisser au premier niveau.

Les points de vue de la science

L'histoire biblique du déluge a beaucoup influencé les travaux des premiers géologues jusqu'à l'avènement des nouvelles théories sur l'âge de la terre et la dérive des continents. Jusque-là, les traces d'organismes marins et de coquillages trouvés en montagne étaient perçus comme autant de résidus du déluge universel... Un déluge ordonné par Dieu qui aurait submergé la terre toute entière, éradiquant toute la faune sauf les couples embarqués par un certain Noé dans son arche. Ce récit propose aussi que les humains actuels seraient tous les descendants des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Mais avec l'avènement de la géologie moderne, ce récit doit bien entendu être écarté du domaine de la science pour rejoindre celui des mythes.
Les versions sont multiples, cependant deux tendances émergent les partisans du déluge universel et ceux du déluge localisé.

D'abord je pense qu'il faut rester réaliste, un déluge demande de l'eau. Si l'on fait précipiter toute l'eau qu'il y a dans l'atmosphère, nous obtiendrons une hausse du niveau des océans de 3 centimètres. Et pour noyer toute la surface de la Terre, il en faut 8 kilomètres ! Soit une précipitation de 8 mètres par heure, sur toute la surface de la Terre, pendant 40 jours. Il faut en fait tripler toute la quantité d'eau qu'il y a actuellement sur la Terre, cela est la réalité de la Géologie.

Voici donc quelques versions de la tragédie :

- L'astéroïde.

Déluge : ...

Comment et quand eut lieu le déluge universel ? Il y a dix mille cinq cent à douze mille ans environ, disent les scientifiques. Mais, sur base d'une documentation géologique et archéologique, le chercheur autrichien Otto Much pense savoir en fixer la date exacte : le 5 juin 8496 avant JC. suite à la chute d'un planétoïde sur notre globe.

Nous savons que certains astéroïdes, qui évoluent entre Jupiter et Mars, ont des orbites très irrégulières et s'approchent parfois de la Terre à tel point qu'ils déclenchent une alarme et font craindre une collision.

Fort heureusement, rien de ce genre n'est arrivé depuis des millénaires, mais à la date à laquelle nous venons de faire allusion, la collision a pu avoir lieu. Attiré par une conjonction, Terre, Lune,Vénus, un planétoïde se serait écrasé sur notre globe. Au moment de l'impact avec l'atmosphère, selon Otto Much il se brisa en deux, frappant la Terre au centre de l'arc formé par la Floride et les Antilles, où la croûte de la planète est plus fine et abondent les volcans sous-marins.

Voici la reconstitution, d'après ce chercheur allemand, de l'immense catastrophe qui bouleversa la surface de la Terre :

"Au nord-ouest une bande de gaz longue de 800 à 1000 kilomètres, blanche, extrêmement lumineuse, monta au ciel en un grand arc. Silencieuse, avec une vitesse foudroyante, elle s'approcha, devenant toujours plus étendue, elle tomba sur la terre comme un gigantesque serpent, tandis que des incendies terribles éclataient à ses limites. Et, depuis l'infini, avec le planétoïde arraché à son orbite, vint la mort. A faible distance de notre planète le corps céleste se scinda en deux parties qui se précipitèrent dans l'Atlantique avec une puissance inouïe, incisant la croûte terrestre. En même temps qu'un rugissement, une colonne de fumée se leva au ciel, entraînant avec elle gaz, cendres, lave, lapillis, masses titanesques de magma en fusion. Sur des milliers de kilomètres tout ne fut qu'un hymne à la destruction : la mer commença à bouillir, une quantité inimaginable d'eau se transforma en vapeur et, mélangée à la poussière et aux cendres, se condensa en nuages noirs qui obscurcirent le soleil. tous les volcans explosèrent avec une furie terrifiante..."

Les cratères de la planète entière ont dû entrer en éruption après le gigantesque raz de marée causé par la chute du corps céleste. Puis les cendres éruptives s'agglutinèrent pour envelopper le globe dans une dense couche de nuages, masquant le soleil et donnant lieu à de furieuses pluies. On calcule que plus de 20 billions de tonnes d'eau et 3 billions de tonnes de cendres ont pu tomber rien qu'en Europe et en Asie septentrionale. Le niveau moyen des précipitations fut donc de 30 mètres !

- Les restes d'animaux.

Citation : "Le caractère instantané de cette catastrophe universelle, nous est révélé par l'état des restes des animaux retrouvés dans la région arctique, où des millions de bêtes ont été, à une époque géologique assez récente, tuées subitement et instantanément congelées dans la boue et la glace du sous-sol arctique.

On dirait que des troupes d'animaux qui paissaient ou chassaient ont été subitement soulevées par un énorme raz-de-marée et déposées sur des bandes de terre le long du nord du Canada, de l'Alaska et de la Sibérie. Elles sont toujours là par millions, sous forme de tas d'ossements de chair et de fourrure. Souvent il s'agit d'espèces qui normalement ne vivaient pas ensemble. La façon dont ils ont été ensevelis, laisse supposer qu'ils sont tous morts en même temps, et qu'ensuite ils ont été transportés pêle-mêle par des forces très grandes."

Le docteur Frank Hibbon, professeur d'archéologie au Nouveau-Mexique, a visité cette région au cours d'une expédition ayant pour but l'étude des mammouths de l'Alaska. Il a observé à propos de la confusion des restes gelés de chevaux, de bisons, de tigres dents de sabre, de lions, de cerfs, d'ours et de mammouths : "Nous trouvons aussi parmi la boue d'Alaska, des preuves de bouleversements atmosphériques d'une violence extraordinaire ! Les mammouths et les bisons étaient également déchiquetés et tordus, comme par une main cosmique, sous l'effet d'une colère céleste. On dirait que, sous l'effet de quelque catastrophe, tout l'univers animal et végétal de l'Alaska a été soudainement congelé sur place, dans toutes les attitudes de la mort. Des pattes, des corps, des têtes, des fragments, ont été trouvés entassés ou dispersés, des animaux déchiquetés ont été projetés à travers la campagne, bien qu'ils eussent peut-être pesés plusieurs tonnes."

Dans son ouvrage "La terre cette inconnue", François Derrey, fait état du même phénomène et ajoute : "Les fosses de l'Alaska ne constituent pas un cas isolé. On a retrouvé de par le monde les traces de nombreux tas de cadavres de ce genre, où s'entassent les restes broyés de milliers d'animaux."

Dans l'océan Arctique, au large de la Sibérie, il y a des îles dont l'une, Liedkoff, semble être entièrement composée de défenses et d'ossements de grands mammifères. Elle est entourée de corniches sous-marines formées elles aussi d'ossements.

Dans les grottes et sur les collines d'Europe Centrale, des ossuaires de différentes espèces d'animaux (Rhinocéros, chevaux, lions, cerfs, aurochs, loups) tous massés ensemble, sont une preuve des plus convaincantes de la soudaineté du Déluge.

Manuel Vélikovsky, nous décrit dans l'un de ses ouvrages ("Mondes en collision"), les effets de cette catastrophe dans le monde entier : "En de nombreux points de la terre, sur tous les continents, on a trouvé entremêlés les ossements d'animaux marins, d'animaux polaires et d'animaux tropicaux... Sur les hautes montagnes et dans les mers profondes, nous trouvons d'innombrables signes d'un grand bouleversement ancien."

Le caractère universel d'un désastre préhistorique et la disparition apparemment inexplicable d'espèces entières, a été commentée par Charles Darwin, à la suite des recherches zoologiques qu'il a effectué pour "L'origine des espèces". Il écrivait : "L'esprit, ne peut s'empêcher de croire à quelque grande catastrophe. Mais pour détruire ainsi des animaux grands et petits, en Patagonie du Sud, au Brésil, sur la Cordillère du Pérou, en Amérique du Nord jusqu'au détroit de Béring, il a fallu que toute la base du globe terrestre soit secouée."

"Ces indices sont exactement ceux qu'on s'attendrait à trouver, après la chute d'une immense voûte de vapeur d'eau. Les régions polaires furent brusquement plongées dans un état de gel intense les animaux qui se trouvaient dans cette région ou tout près périrent gelés sur place. Ceux qui se trouvaient ailleurs furent ensevelis en très grand nombre, sous des amas de terre et des débris. Ces faits ne peuvent s'expliquer ni par une mort naturelle, ni par noyade normale, ni par la mort à la suite d'une maladie. Ils ne deviennent compréhensibles que dans la perspective d'un déluge universel, accompagné d'un changement de climat quasi instantané."

- Le déluge localisé.

En mai 1998, une campagne océanographique franco-roumaine sillonnait les plateaux roumains et ukrainiens ainsi que les fonds marins à la recherche des origines de la mer Noire... Des origines qui pourraient bien remonter au déluge.

Le but de ces travaux est de confirmer ou d'infirmer la thèse développée en 1997 par les deux américains William Ryan et Walter Pitman. Selon eux la mer Noire, qui n'était en fait qu'un lac, devint une mer lorsque la barrière du Bosphore céda il y a 7500 ans.

Avant cette ouverture, le niveau de l'eau en mer Noire était 100 mètres au-dessous du niveau actuel. C'était alors le plus grand lac du monde.

De l'autre côté du Bosphore, en mer égée, la fonte de la calotte glaciaire augmentait régulièrement le volume d'eau, si bien qu'un jour, il y a 7500 ans, le Bosphore céda. Et la mer Méditerranée vint brutalement envahir la mer Noire.

Pour percer à jour ce secret, les scientifiques prélèvent des échantillons de sédiments accumulés au fond de l'eau depuis des millions d'années. De ces carottes, ils peuvent déterminer les montées et les reflux des eaux et dater ces mouvements grâce au carbone 14. Au total 38 carottes seront prélevées entre 15 et 2200 mètres de profondeur.

C'est ainsi que les scientifiques ont prouvé la présence de coquillages et de fossiles d'animaux d'eau douce datant de 7000 ans. Après cette date, les éléments d'eau douce semblent avoir brutalement disparus des fonds de la mer Noire, pour laisser la place à des mollusques et autres coquillages de mer.

Grâce à un matériel adapté (sondeur multi-faisceaux, capteurs sismiques, hydrophones et canon à air) cette campagne océanographique a aussi permis d'obtenir une image très précise et en 3 dimensions des fonds sous-marins.

Les scientifiques cherchaient aussi à repérer sous l'eau, l'existence d'anciens rivages. Si c'était le cas cela prouverait que l'eau de la mer Noire serait montée progressivement. En effet quand elle monte doucement, la mer marque le littoral de traces successives. Sinon on peut imaginer qu'il y a eu une gigantesque inondation.

Encore une fois les résultats des recherches abondaient dans le sens de Ryan et de Pitman : La cartographie des fonds sous-marins a dévoilé les rives noyées du lac disparu sans montrer la trace de rivages successifs. Elle confirme également la présence d'une grande entaille au fond de la mer Noire qui aurait pu être creusée par un énorme flot d'eau déversé d'un seul coup.

Pour se représenter l'ampleur de la catastrophe, les deux géologues la comparent à la rupture d'un barrage géant libérant des forces 400 fois plus importantes que celles générées par les chutes du Niagara.

L'origine de la mer Noire n'est-elle pas l'événement déclencheur du mythe du déluge de Noé? On peut le penser... Mais pourra t-on jamais en être sûr ?

Déluge : Peinture à l'huile sur toile de Théodore Géricault.
Peinture à l'huile sur toile de Théodore Géricault.

- Planète X.

Jusqu'ici la plupart des experts estimaient que le phénomène de la montée des eaux avait été causé par une catastrophe naturelle planétaire, imputable à la fonte des calottes glaciaires des pôles et survenu à la fin de la dernière ère glaciaire. Mais la brutale fonte des glaces et l'intense activité volcanique qui marquèrent cette période, à quoi devait-on les attribuer ? Comment expliquer la soudaineté qui caractérisa ce bouleversement, notamment l'énorme pression qui s'exerça alors sur l'écorce terrestre ? Confrontant ses analyses à des travaux d'experts, Zecharia Sitchin pense que la seule force capable de provoquer des bouleversements de cette ampleur est celle produite par un corps céleste de grande taille passant à proximité de la Terre. Et Sitchin a retrouvé trace d'un tel événement cosmique dans les chroniques d'anciennes civilisations.

En traduisant l'Enuma Elish, texte sacré babylonien datant de 4000 ans avant J.-C., Sitchin découvrit que le dieu Marduk correspondait à une planète connue des Sumériens sous le nom de Nibiru . Un passage de l'Enuma Elish, dont on pense qu'il fut inspiré au babyloniens par un récit sumérien antérieur, frappa particulièrement Sitchin : "Lorsque les sages prononceront le mot : Déluge, alors viendra le dieu Nibiru, le héros, la planète à quatre têtes (lunes). Ce sera le retour du dieu dont l'arme est la tempête et le déluge." Sur la base de la description du "dieu" Nibiru fait par le texte babylonien, Sitchin chercha à quel astre il pouvait correspondre. Il apprit alors l'existence de la planète X.

Sachant que l'attraction lunaire, par exemple, est à l'origine du phénomène des marées, Sitchin se demanda donc si le passage de la planète X, alias Nibiru, aurait pu déclencher le déluge. C'est en théorie possible. Sous l'effet de l'immense force d'attraction exercée par un astre, sans doute de grande taille, passant à proximité de la Terre, les eaux du globe pourraient se soulever, puis refluer vers l'éloignement de ladite planète... Déposant ici et là les restes de faune et de flore dont on a découvert des traces inexplicables dans différentes régions du monde.

L'orthodoxie scientifique n'a guère manifesté d'enthousiasme pour les recherches de Sitchin. On ne retrouve aucun reste humain parmi les gisements fossiles sur lesquels Sitchin s'appuie pour expliquer un cataclysme survenu à la fin de la dernière période glaciaire. L'hypothèse d'un déluge ayant anéanti l'espèce humaine paraît donc avoir bien peu de fondements scientifiques. Est-ce que certains savants fascinés par les mythes, n'accordent-ils pas trop de crédit à des textes imprégnés d'allégories poétiques plus que de rigueur scientifique ?

La liste n'est pas exhaustive, mais il y a tellement d'opinions et de "certitudes" de toutes les personnes scientifiques, religieux, etc...qui forces preuves sont en possession de la vérité, leur vérité, qu'on n'en finirait pas d'énumérer toutes les versions du Déluge.

Partout dans le monde

La tradition du Déluge est persistante dans de nombreuses nations de part le monde :

INDE

Un mythe similaire est connu en Inde. Absent dans le Véda , le mythe du Déluge est attesté pour la première fois dans le Satapatha Brahmana (I, VIII, 1), rituel rédigé probablement au VIIe siècle avant J.-C. :

Résumé: Un poisson avertit Manu de l'imminence du Déluge et lui conseille de construire un bateau. Lorsque la catastrophe éclate, le poisson tire le bateau vers le nord et l'arrête près d'une montagne. C'est là que Manu attend l'écoulement des eaux. à la suite d'un sacrifice, il obtient une fille, et de leur union descend le genre humain.

Dans la version transmise par le Mahabharata, Manu est un ascète et il embarque avec lui "sept sages". Dans le Bhagavata Purana (VIII, XXIV, 7 sq.), le roi-ascète Satyavrata est averti de l'approche du Déluge par Hari (Vishnu) qui a pris la forme d'un poisson.

IRAN

En Iran, la fin du monde est consécutive à un déluge résultant de la fonte des neiges accumulées pendant un terrible hiver. Ahura Mazdâ conseille à Yima, le premier homme, qui est aussi le premier roi, de se retirer dans une forteresse. Yima prend avec lui les meilleurs parmi les hommes et les différentes espèces d'animaux et de plantes.

GRECE

Le Déluge met fin à l'âge d'or, qui ne connaissait ni la vieillesse ni la mort. En Grèce, c'est Prométhée qui avertit son fils, Deucalion, que Zeus a décidé l'anéantissement des hommes de l'âge du bronze. Deucalion s'échappe avec sa femme dans une arche (Apollodorus, Bibliotheca , I, VII, 2).

AUSTRALIE

Les versions recueillies en Australie parlent d'une grenouille géante qui avait absorbé toutes les eaux. Souffrant de la soif, les animaux décidèrent de faire rire la grenouille. En voyant l'anguille se tordre, la grenouille éclata de rire et les eaux s'écoulèrent de sa bouche, provoquant le Déluge.

AMERIQUE

Chez les tribus de l'Amérique du Sud, le Déluge est provoqué généralement par un des jumeaux mythiques qui, frappant la terre de son talon, fait jaillir les eaux souterraines. En Amérique centrale et en Amérique du Nord, les versions du Déluge sont assez nombreuses : la catastrophe est produite soit par des inondations soit par des pluies.

Autres traditions

Le mythe du Déluge se rencontre chez certaines peuplades autochtones de l'Inde (Bhils, Mundas, Santals, etc.), chez les Lepchas de Sikkim et en Assam. Il est encore plus répandu dans l'Asie du Sud-Est, en Mélanésie et en Polynésie.

L'Arche en chiffres

Ces calculs sont basés sur les dimensions de l'Arche données dans la Bible.

Dieu dit à Noé : "Fais-toi une arche de bois de gopher(*); tu feras l'arche par loges, et tu l'enduiras de bitume par dedans et par dehors. Et voici comment tu la feras : La longueur de l'arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante coudées, et sa hauteur de trente coudées. Tu feras une fenêtre à l'arche, et tu l'achèveras à une coudée par en haut; et tu mettras la porte de l'arche sur son côté; tu la feras avec un étage inférieur, un second, et un troisième." (Genèse 6:14-16)

(*) Gopher : Espèce de bois de cèdre ou de cyprès extrêmement résistant à l'eau.

La plupart des érudits croient qu'une coudée représentait environ 46 centimètres, de sorte que l'arche devait avoir 137 mètres de long sur 23 mètres de large et 14 mètres de haut.

L'arche de Noé aurait le plus grand bateau jamais construit, jusqu'à ce que, à la fin du 19e siècle, les hommes se mettent à construire de gigantesques navires en acier. L'arche était 6 fois plus longue que large, ce qui est excellent pour la stabilité en haute mer. Les constructeurs navals disent qu'il était pratiquement impossible qu'elle chavire.

L'arche comprenait en tout 9 290 m2 d'espace disponible, ce qui équivaut à la superficie de plus 20 stades de basket-ball. Son volume total était de 42 960 m3 soit la capacité de 569 wagons de marchandise. La question est maintenant de savoir combien d'animaux vivant sur terre devaient être pris dans l'arche pour survivre au déluge.

Déluge : Représentation de l'arche.
Représentation de l'arche.

Transporter les animaux

Selon Ernest Mayr, le plus grand expert américain en matière de classification, il existe plus d'un million d'espèces d'animaux dans le monde. Toutefois, la majorité de ces espèces pouvaient survivre dans l'eau et il n'était pas nécessaire de les faire entrer dans l'arche. Noé n'avait pas à s'occuper des 21'000 espèces de poissons et des 1700 tuniciers; ni des 600 espèces d'échinodermes, y compris les étoiles de mer ni des 107'000 mollusques, tels que les moules, les palourdes et les huîtres; ni des 10'000 coelentérés comme les coraux, les anémones de mer et les méduses; ni, enfin, des 30'000 protozoaires, qui sont des créatures unicellulaires microscopiques.

De plus, plusieurs mammifères sont aquatiques : par exemple, les baleines, les phoques et les marsouins. Nul besoin d'inclure les amphibies, ni tous les reptiles, les tortues de mer, les caïmans et les crocodiles. D'autres part, un grand nombres d'arthropodes, dont on compte 838'000 espèces, comme les langoustes, les crevettes, les puces aquatiques et les crabes, sont des créatures marines, et il y a peu d'insectes parmi les arthropodes. De même, un grand nombre des 35'000 espèces de vers ainsi que beaucoup d'insectes ont pu survivre hors de l'arche. Mais soyons généreux et ajoutons tant soit peu à ce nombre, en tenant compte des espèces disparues et pour ajouter une certaine marge pour satisfaire les sceptiques : supposons qu'il y avait 50'000 animaux dans l'arche.

Supposons que l'animal moyen avait la grandeur d'une brebis. Or, un wagon de marchandise moyen à deux ponts peut contenir 240 de ces animaux. Donc trois trains tirant 69 wagons chacun suffiraient pour transporter les 50'000 animaux, ce qui ne représenterait que le 37% de la capacité de l'arche. Il resterait 361 wagons, soit 5 trains de 72 wagons chacun pour transporter toute la nourriture et les bagages, plus la famille de Noé, qui comptait huit personnes. Il y avait donc beaucoup de place dans l'arche.

Etait-il possible à Noé de construire l'arche, seul avec ses 3 fils ?

La Bible nous dit que Noé était âgé de 500 ans quand il reçut de Dieu l'ordre de construire l'arche. 2 ans plus tard (Genèse 11:10), naissait son fils aîné Sem, puis Cham, puis Japhet (Genèse 5:32). Enfin, 100 ans plus tard, à l'âge de 600 ans, Noé reçut l'ordre de rentrer dans l'arche achevée avec sa famille (Genèse 7:6).

100 années étaient-elles suffisantes pour construire cette arche ?

Voici le calcul moyen qu'a réalisé un artisan charpentier professionnel.

Pour une arche de bois de 137 mètres de long, par 14 mètres de haut et 23 mètres de large, en comptant les 3 planchers des étages et le toit, il faut disposer de 51'238 mètres linéaires de bois (poutres d'un diamètre moyen de 45 cm, section carrée de 32 cm).

Ces 51'238 mètres linéaires représentent une forêt sur pied de 3740 arbres d'au moins 15 à 20 mètres de haut. Dans chaque arbre, on taille une poutre de 13,70 mètres de longueur en moyenne.

Le cubage total de bois à travailler est de 9668 m3 de bois rond.

Avec les méthodes traditionnelles de l'époque de Noé (scies et haches seulement), 3 ou 4 hommes (Noé et ses 3 fils en l'occurrence) pouvaient réussir à traiter au minimum 1 arbre entier en 8 jours (2 jours pour l'abattre, l'élaguer et le débonder, 3 jours pour l'écorcer et l'équarrir, 3 jours pour la manutention sur le chantier, le taillage et la mise en place.)

Selon ce calcul moyen, à raison de 6 jours de travail par semaine, sur une période de 1 200 mois (soit 100 années), 3 ou 4 hommes auraient effectivement réussi à traiter 3'740 arbres. Sachant que Noé a pu travailler avec ses 3 fils, qu'en outre ils étaient dotés d'une force physique supérieure à la nôtre (Noé vécut 950 ans - Genèse 9:29, Sem 600 ans - Genèse 11:11), il est plausible à 100 % que Noé ait réussi sa mission seul avec sa famille (et même en moins de temps que 100 années !).

Certains soulèvent également la difficulté de rassembler deux spécimens de chaque espèce et de les faire entrer dans l'arche. Toutefois, le récit de la Genèse nous dit que c'est Dieu qui rassembla les animaux et qui les fit entrer vers Noé deux par deux dans l'arche.

Où se trouve l'Arche ?

Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat. (Genèse 8:4). On ne peut plus explicite.

Qu'est-il arrivé avec cette arche dont la Bible nous raconte qu'elle fut construite par Noé sous les instructions de Dieu pour échapper à la destruction ? Eh bien, elle existe toujours et elle repose dans une région presque inaccessible connue de l'homme depuis des millénaires.

Dans les cols enneigés du mont Ararat, en Arménie, repose aujourd'hui enfouie dans le glacier de la montagne qui la garde jalousement, la seule relique qui a survécue au monde qui n'est plus : l'arche de Noé.

L'histoire biblique de l'arche venant toucher le sol dans les monts de l'Ararat(*), a été crue dans l'ensemble du monde chrétien pendant presque deux mille ans et depuis plus longtemps dans d'autres civilisations encore plus anciennes : hébraïque, arménienne, syrienne, et mésopotamienne. Des auteurs de l'Antiquité et du Moyen-Age parlaient de l'arche de Noé sur le mont Arrarat, comme d'un fait accepté par tous. En effet, à cette époque, on pouvait facilement voir l'arche en grimpant assez haut. Parfois même, la silhouette noire de l'arche était visible de la plaine sur le fond blanc de la neige.

Parmi ces auteurs de l'Antiquité, épiphane de Salamine, allait même jusqu'à confirmer l'authenticité de sa foi dans les récits bibliques, par la présence de l'arche : "Aujourd'hui encore, on montre les restes de l'arche de Noé dans le pays des Kurdes."

Un autre auteur, du 3e siècle av. J.-C., Bérossus le babylonien, nous informe que les gens escaladaient la montagne jusqu'à l'arche, et en grattaient les parois extérieures pour recueillir des plaques de poix (une substance résineuse qui recouvrait le bateau en entier).

Le texte biblique en effet, nous précise que Dieu, lorsqu'il donna des instructions à Noé pour la construction de l'arche, lui dit : "Tu feras l'arche avec des loges, et tu l'enduiras de poix en dedans et en dehors." (Genèse 6:14).

Un historien juif du premier siècle bien connu, Flavius Joseph, était lui aussi convaincu que la présence de l'arche était vraie et réelle. Il note, dans l'un de ses écrits, que le nom d'une ville proche de la montagne, Nakhchevan, veut dire en arménien "lieu d'accostage" (l'Ararat se trouve en Arménie) ; et il ajoute : "Car c'est là que l'arche a touchée terre. Les arméniens en montrent des reliques jusqu'à ce jour."

Marco Polo, ce voyageur italien infatigable, nous a laissé cette réflexion sur son passage à travers l'Arménie, et cela au 13e siècle ap. J.-C. : "Et vous devriez savoir que dans ce pays d'Arménie, l'arche de Noé repose toujours au sommet d'une haute montagne si constamment couverte de neige, que personne ne peut l'escalader. La neige ne fond jamais, à chaque chute elle devient plus profonde."

En effet, le glacier de la montagne en certains endroits, a présentement atteint une épaisseur variant de 30 à 50 mètres. Et il est ainsi fort possible que l'épave de l'arche soit enfouie à l'intérieur de cette masse énorme de glace, ou même dans l'une ou l'autre des énormes crevasses qui se forment de temps à autre.

Au mois de mai 1883, un séisme a ouvert une partie de la montagne et a dégagé l'arche. Des fonctionnaires de la Turquie venus dans cette région pour évaluer les dégâts commis par le séisme, ont pu très bien voir une partie du bateau.

Elle fut également repérée en 1916 par deux aviateurs russes. En 1949, plusieurs pilotes américains stationnés sur une base d'aviation en Turquie, purent très bien voir l'arche. Entre 1950 et 1970, beaucoup d'expéditions ont été organisées pour explorer le mont Ararat. De nombreux alpinistes, voulant escalader la montagne, sont morts ou ont tout simplement disparus ; car, les dangers qui entourent l'escalade de cette montagne sont nombreux : les avalanches imprévisibles, les orages, les chutes de pierres, la neige et la glace, des fissures qui s'ouvrent tout à coup dans la glace. On comprend donc plus facilement pourquoi ces tentatives pour atteindre l'arche ont souvent été sans résultats !

Toutefois, l'un d'entre eux, un alpiniste français, Fernand Navarra, à force de persévérance et de courage a vu ses efforts récompensés. Il dû s'y prendre à 3 reprises ( 1952, 1953, et 1955) avant de découvrir finalement, en creusant dans la neige très haut dans la montagne en 1955, des morceaux de poutres en bois sculpté. Un test de contrôle au carbone 14 et plusieurs analyses scientifiques dans différents laboratoires européens, le data de 4000 à 5000 ans, précisément à l'époque du Déluge selon la science et selon la Bible. Le 31 juillet 1969 à 11 heures 15, avec l'équipe américaine "Search", Fernand Navarra découvrit à nouveau du bois provenant de l'arche. Celui-ci publia un compte-rendu de ses premières découvertes dans un volume intitulé "J'ai Touché L'arche De Noé", paru en 1956.

En 1974, Harold Cumming publia une photographie prise par un satellite de la Technologie Des Ressources Terrestres (ERTS), à 720 km au-dessus du mont Arrarat. Le cliché montrait un objet non identifié sur le flanc de la montagne. D'après le sénateur Frank Moss, qui était à cette époque président du comité sénatorial pour les questions spatiales, l'objet avait sensiblement la taille et la forme de l'arche de Noé.

(*) Ararat, mont ou Grand Ararat (en arménien Masis ; en turc Büyük ou Agridagi ; en persan Koh-é Nuh) : Massif volcanique situé à l'extrême est de la Turquie, près de la frontière avec l'Arménie et l'Iran. Excepté au nord-ouest, où un éperon de 2130 mètres fait sa jonction avec un autre massif, l'Ararat, complètement isolé, est entouré de hautes plaines s'élevant entre 760 et 1370 mètres. à partir de 2680 mètres, le massif se sépare en deux, le Grand Ararat (5165 mètres) et le Petit Ararat (3914 mètres). Le Grand Ararat est couvert de neiges éternelles au-dessus de 4300 mètres.

Conclusions

Bien malin celui qui peut retrouver le chemin de la vérité dans cet amalgame de légendes et de théories diverses. Qui détient la vérité, où se trouve l'Arche, peut-être ne le saurons-nous jamais. Si Déluge il y a eut, si l'humanité à été engloutie, où se trouvent les ossements de tous ces êtres humains anéantis par le cataclysme ? Nous aurions dû retrouver des amoncellements de restes de ces malheureux emportés par les flots rageurs.